Les sanctions prononcées par l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep), à l’encontre de trois opérateurs de téléphonie mobile, ont été accueillies avec beaucoup de soulagement par les populations. En saluant le courage de l’autorité de régulation, l’opinion considère aussi que ces sanctions constituent une mise en évidence de l’arnaque subie par les abonnés de ces entreprises depuis des années.
Les sanctions infligées aux trois opérateurs de téléphonie mobile constituent une preuve ostensible de l’arnaque et des abus dont sont victimes que subissent les abonnés depuis des années. Deux opérateurs notamment Spacetel Benin S.A et Glo Mobile Benin SA, ont reçu des sanctions pécuniaires, soit 492 317 754 FCFA pour le premier et 31 167 436 FCFA pour le second.
Il leur est reproché «la persistance au manquement à l’obligation de qualité». La troisième entreprise Etisalat Bénin SA quant à elle, a reçu une mise en demeure. Elle a été sommée de : «remédier … aux défaillances constatée en matière de qualité de service sur son réseau».
L’opinion voudrait espérer que ces différentes sanctions pourront contraindre ces prestataires de téléphonie mobile à offrir un service de qualité aux abonnés, et partant de mettre fin aux multiples récriminations de ces derniers.
Les récriminations des abonnés
Les abonnés sans distinction de prestataires rapportent au quotidien les mêmes récriminations ou presque, à savoir des disparitions étonnantes de crédits d’appel, un système de tarification des appels non élucidé, des disparités entre le contenu des produits en promotion et la réalité, des publicités mensongères, la pratique du doll et du coup d’opportunité, comme dans le cas de l’emprunt de crédit avec un taux de remboursement exorbitant de 10%.
Certains abonnés signalent aussi des pertes fréquentes de réseau et une connexion de piètre qualité pour ce qui est de la connexion internet. Ici, la 4G vantée à coup de matraquage publicitaire, s’est révélée en pratique véritable marché de dupes, au grand dam des abonnés.
Le taux de couverture en réseau sur l’ensemble du territoire reste relativement moyen voire faible, pour ces trois entreprises. Mais ce qu’il y a de plus alarmant dans le fonctionnement de ces trois prestataires, c’est la question de la concurrence. Le constat est fait par madame la ministre de l’économie numérique et de la communication, Rafiatou Monrou, lors de son passage sur l’émission spéciale, «Bénin Révélé» au mois de mois de mai dernier.
Cette remarque a été reprise par le président de l’Arcep, Flavien Bachabi, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à l’hôtel Novotel ce même mois de mai 2017. Madame la ministre comme le président de l’Arcep qui se réclament eux-mêmes abonnés, s’indignaient de ce que dans un pays où exercent 5 entreprises de téléphonie mobile, que l’on ne ressente aucune concurrence. Cette saine émulation à l’assaut des abonnés qui leur aurait été bénéfique comme cela se voit ailleurs.
C’est en effet un peu comme si ces prestataires se sont entendus pour se répartir des abonnés dans un climat de convivialité, marqué par l’absence de concurrence. Et cela se voit dans les promotions lancées de part et d’autre. Ce sont les mêmes produits qui sont proposés aux abonnés avec des légères retouches, pour donner l’impression de la démarcation.
C’est d’ailleurs pourquoi ces opérateurs se relayent harmonieusement dans l’organisation de ces promotions, de telle sorte que c’est au moment où la promotion arrive à terme chez l’un qu’elle est lancé chez l’autre. C’est donc vraisemblablement un syndicat de prestataires résolus à ne pas dépenser grand-chose pour conserver la presque totalité des recettes. Puisse l’Arcep et les associations de consommateurs rester fermes et en alerte pour tirer les abonnés des griffes de ces charognards.
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