(La consommation d’alcool interdite, seule l’eau autorisée) Une loi vient d’être proposée par le député Nazaire Sado, pour désormais réglementer sur les lieux de réjouissance (décès et mariages), la consommation abusive d’alcool.Si votée, cette proposition de loi viendra bouleverser les anciennes habitudes qui s’observent régulièrement sur les lieux de réjouissance, lors des mariages ou des décès.
Cette loi qui n’est en réalité qu’une réactualisation de l’ordonnance N° 11 PR/MJL, publiée au Journal Officiel du 15 Mai 1967, vient désormais encadrer les cérémonies ruineuses. Elle tend à réprimer les dépenses excessives à l’occasion des cérémonies familiales au Bénin.
En effet, cette proposition de loi dispose en son article 2, qu’en cas de décès « le montant total des dépenses en denrées, boissons et services de toute nature (achat de fosse, de cercueil, habillement de la personne décédée, frais de morgue…), effectuées tant par l’organisateur que par les participants, ne peut être supérieur à 500.000 Fcfa ».
Pour ce qui est du mariage, le montant des dépenses ne saurait excéder 600.000 Fcfa. Aussi, la consommation d’alcool en ces circonstances sera strictement interdite, puisque seule l’eau sera autorisée. Une autre disposition de cette proposition de loi précise par exemple que « les décès et inhumations ne peuvent donner lieu à aucun rassemblement autres que ceux prescrits par les rites religieux ou tendant à manifester l’affliction causée par la disparition du défunt. Tout rassemblement ayant pour effet des réjouissances à cette occasion est donc interdit. La consommation de boissons alcoolisées au cours des rassemblements autorisés ou non autorisés est strictement interdite ».
Autrement dit, les béninois gagneraient à commencer à changer leurs habitudes, au risque de se faire rappeler à l’ordre par la loi bientôt en étude au Parlement. Une loi qui fera beaucoup de mécontents, puisque plusieurs filières relatives à la location de plats, de fourchettes, à la sonorisation disparaîtront.
Des contrôles et sanctions prévus par la loi
Le non respect de cette loi induira des sanctions parfois lourdes. Selon l’honorable Nazaire Sado, initiateur de cette proposition de loi, les sanctions vont du paiement d’une amende de cent milles (100.000) Fcfa à un 1 million de Fcfa, et un (01) mois à six (06) mois d’emprisonnement.
Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre de cette loi, une fois adoptée, un contrôle rigoureux sera mis en place. « Une simple dénonciation d’individu suffit pour que la police se déploie sur le lieu pour constat » prévoit la loi. Pour ce faire, les chefs d’arrondissement et de quartiers pourront être aussi interpellés s’ils autorisent ces réjouissances sur leur territoire, sans prendre des mesures idoines.
Précisons enfin que dans cette proposition de loi les longues visites de soutien sont également proscrites. L’une de ses dispositions stipule « Les personnes dont la présence n’est pas indispensable aux proches parents du défunt ne peuvent séjourner plus de vingt quatre heures consécutives après l’enterrement dans la maison mortuaire ou dans ses dépendances ».
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