Il y a de cela trois semaines, le Psd du camp Golou se tenait, confirmant ce dernier au poste de président national du parti. Le 11 août passé, l’aile Amoussou a également tenu son congrès, au terme duquel Clément Ebo a été désigné président du même parti.Avec deux présidents à la tête du Psd, c’est le combat de la légitimité qui est déclaré. Un combat de David contre Goliath que seule la justice pourrait séparer en toute impartialité.
L’expression «Combat de David contre Goliath» inspirée de la bible renferme plusieurs significations. Celle que nous retenons ici, se rapporte au combat qui oppose deux camps antagonistes avec des moyens de combats inégaux. Sur la dispute relative à la légitimité au Psd, les deux camps ne présentent pas les mêmes atouts, et ce sur plusieurs aspects. Dans cette guerre fratricide, l’artillerie communicationnelle déployée par chaque camp jusqu’ici révèle que c’est le camp de l’aile dissidente de Clément Ebo qui rassemble plus de moyens pour faire entendre sa voix et ses arguments. Ce camp mobilise plus de médias que celui de Golou. Plus d’organes de presse écrite et audio visuelle, relayent les messages du camp Ebo.
Un rapport de force déséquilibré
Connaissant le poids financier d’une telle campagne médiatique, on peut s’imaginer le trésor de guerre que le camp Ebo s’est constitué pour gagner la guerre de communication si déterminante en termes d’adhésion de l’opinion à sa cause. Il y a par ailleurs, le rôle du ministère de l’intérieur qui sans attendre le dénouement de l’affaire par la justice, avait notifié au camp Golou qu’il ne reconnait comme président du Psd que le président par intérim élu lors de la réunion extraordinaire du bureau exécutif national du Psd, en juin 2017. Et pour cause, le retard observé par le président Emmanuel Golou dans le dépôt du rapport du congrès de 2012. Le camp Ebo ne manque d’ailleurs pas de présenter cette reconnaissance du ministère de l’intérieur comme une pièce à conviction de sa légitimité.
L’autre rapport de force se situe au niveau des soutiens apportés à chaque camp par les formations politiques. Il a été donné d’observer que le congrès du camp Ebo a connu la présence de formations telles : le parti Alternative citoyenne, l’alliance Union fait la Nation, le parti Amana et d’autres encore. La présence de ces formations politiques à ce congrès constitue une reconnaissance tacite et stratégique. Des partis politiques qui affichent de plus en plus ouvertement leur proximité avec le régime en place. C’est ce qui a amené certains observateurs à formuler l’hypothèse d’un soutien latent du pouvoir aux dissidents, à travers ces formations.
L’arbitrage de la justice
Le rapport déséquilibré de force se lit enfin au niveau de l’analyse des acteurs de poids qui pilotent chaque camp. Les analystes admettent que Bruno Amoussou qui parraine l’aile des dissidents, est plus stratège et rusé politiquement que Golou, et donc plus enclin à mobiliser les militants et d’autres soutiens à sa cause. Mais le dernier mot reviendra à la justice qui en toute impartialité, devra dire le droit et rien que le droit, pour décider lequel des deux camps est habileté à agir au nom du Psd.
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