Ecole de vie, école de la vie

Ultimes frémissements avant que ne se ferme la parenthèse des vacances scolaires. Nous nous ferons bientôt aux réalités et aux exigences de la rentrée. Celle-ci frappe déjà à coups redoublés à nos portes. Que faire ? Que dire ?  Qu’attendre ? Qu’espérer ?Des réformes de l’institution scolaire sont engagées ici et là dans le monde. Celles-ci poursuivent le même objectif : dresser l’architecture d’une école capable de se reconnaître dans le miroir que lui tend une société.

Toutes nos écoles, sous peu, ouvriront leurs portes. Elles   accueilleront maîtres et élèves. Elles expérimenteront de nouveaux programmes. Elles testeront de nouveaux supports didactiques. Mais tout ce branle-bas, pour utile qu’il soit, ne peut suffire. Restera à s’approprier l’esprit de l’école. Qu’est-ce à dire ? Nous éclairent ces quelques composantes de ce que nous tenons pour l’esprit de l’école.

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Premièrement : une école à scolarité à durée indéterminée. On ne doit plus se préoccuper d’ordres et de cycles, dès lors que le principe directeur à l’œuvre, c’est apprendre à apprendre. Et Dieu sait qu’on n’a jamais fini d’apprendre. Et Dieu sait que celui qui apprend vraiment a toujours faim et soif d’apprendre. Sur les chemins du savoir et de la connaissance, il n’y a donc ni pause ni ligne d’arrivée. Tout est au diapason d’un monde sans frontière. Tout se confond avec la ligne d’horizon infini du savoir et de la connaissance.

Deuxièmement : une école établie sur l’interchangeabilité apprenant/enseignant. Ne peut plus être valide ce face à face trompeur entre un maître qui a la science infuse et un apprenant tenu pour un vase qu’on cherche à remplir à tout prix, de tout et de rien. Cette linéarité, c’est-à dire cette orientation unidirectionnelle et du discours et de l’apprentissage consacre de fausses hiérarchies, établit et entretient entre maîtres et apprenants des relations biaisées.

Le maître doit cesser d’être celui qui vient débiter ce qu’il sait ou qu’il croit savoir. Le maître est à l’image d’un aventurier, au sens noble du terme. Il se dévoue à explorer les terres mouvantes et problématiques du savoir et de la connaissance. Et l’apprenant n’apprendra vraiment qu’autant qu’il aura su engager le maître, par une curiosité constamment en éveil, à se pencher avec lui moins sur des certitudes bibliques que sur les équations à multiples inconnues de la vie. L’apprenant se double ainsi d’un enseignant. Lequel doit humblement accepter d’être apprécié et d’être noté par l’apprenant.

Troisièmement : une école qui promeut la pédagogie de l’exemple. L’exemple, avant de prendre la figure du modèle ou de s’imposer comme la règle, doit être perçu et compris comme ce qui tombe sous le sens. Car, l’exemple, c’est ce qui est vivant, c’est ce qui est parlant. L’exemple, c’est ce qui se donne à voir, à toucher, à goûter, à s’apprécier…La pédagogie de l’exemple est à saisir en ses trois dimensions.

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La pédagogie de l’exemple comme pédagogie du concret. L’Américain Napoleon Hill, du haut de sa notoriété et de son autorité, nous a édifiés et convaincus :  » Nos élaborations théoriques, à moins d’être concrétisées et réalisées, ne sont que de la pacotille intellectuelle ».(Fin de citation)

La pédagogie de l’exemple comme pédagogie de l’action. Il faut résolument sortir des connaissances livresques pour éprouver, par l’action, la présence palpable, tangible de la vie en toute chose.  La théorie n’est belle qu’à l’épreuve de l’action. Elle prend alors forme et sens et devient opératoire. On le sait : le mouvement se démontre en marchant.

La pédagogie de l’exemple comme pédagogie du résultat. Dire ce qu’on sait faire avec force diplômes, c’est bien. Montrer et démontrer ce qu’on sait faire avec ou sans diplôme, c’est mieux. Ceci dans l’esprit et dans la logique d’une saine progression. Est vaine une action qui ne porte pas de fruits. C’est un coup d’épée dans l’eau. C’est une voix qui prêche dans le désert.

Quatrièmement : l’école de la citoyenneté adossée à deux valeurs républicaines : liberté et responsabilité. Les produits de l’école se doivent d’être libres : libres en leur esprit, libres en leur cœur. C’est cette liberté qui leur donne la capacité de savoir choisir par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Les produits de l’école se doivent de comprendre que servir, servir les autres, servir son pays, est la meilleure manière de se servir soi-même. Appelons cela la conscience du devoir. Comprenons cela comme le sens des responsabilités

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