En proie à une vague sans précédent d’immigration, l’Union européenne se voit contrainte de se tourner vers le principal pays à partir duquel les migrants prennent départ. Mais cette option risque de coûter beaucoup plus cher que prévu à l’Union. L’Union européenne n’a guère le choix. Si elle veut lutter contre l’immigration, il faudra composer avec la Libye. Et qui dit Libye se rappelle forcément de l’état chaotique dans lequel se trouve le pays du guide Mouammar Kadhafi. En effet, depuis son assassinat, la Libye a de la peine à retrouver le chemin de la stabilité. Plusieurs factions rebelles et groupes d’autodéfense se disputent les principales zones minières du pays.
L’un des groupes les plus en vue reste celui du Maréchal Haftar. Ce dernier conscient de son influence veut monter les enchères si son pays doit aider les européens. Prenant le contre-pied du gouvernement dit légal, l’homme fort de la Libye pose ses conditions sans aucune hésitation. Dans les colonnes du quotidien italien Corriere della Sera, le maréchal Haftar se veut menaçant concernant la nouvelle initiative italienne en accord avec le gouvernement de Libye.
Pour lui, il est hors de question que les migrants soient bloqués sur le territoire libyen par des navires italiens : « Nous devons travailler tous ensemble pour bloquer les flux migratoires sur 4 000 kilomètres à la frontière désertique libyenne du Sud. Mes soldats sont prêts. Je possède la main-d’oeuvre, mais il me manque les moyens matériels et financiers.» avertit ce dernier.
Pour y arriver, celui qui contrôle la majorité du territoire libyen estime qu’il lui faudra des moyens matériels (véhicules de combat, armes, munitions, hélicoptères et drones pour ne citer que ceux-là), mais aussi des formations de ces hommes. Un total estimé à près de 20 milliards de dollars sur une période de 20 ans.
Des exigences non négligeables que l’Union européenne devra respecter, ou négocier avec l’homme fort de la Libye. En attendant cet accord, le maréchal Haftar s’est insurgé contre une éventuelle présence des navires italiens dans les eaux libyennes. Il avait même menacé début août de bombarder tout navire étranger présent dans les eaux territoriales de son pays.
Laisser un commentaire