Cette semaine a été très riche en échanges et rencontres virtuelles, parce que j’ai été « l’Invitée » de la semaine, sur un forum de Twitter qui regroupe plus de huit mille abonnés, majoritairement du Bénin, mais aussi de divers autres pays Africains. En tant que « Guest », j’étais libre d’engager des discussions sur des thématiques qui me passionnent. L’un des sujets que nous avons abordés et qui a été longuement discuté, fut celui concernant cette image en dessous. Il n’y a justement pas un jour à Cotonou où je ne tombe sur des gens (hommes et femmes), faisant directement leurs besoins sur nos artères, au vu et au su de tout le monde… sans gêne, ni pudeur.
Beaucoup ont suggéré que nos autorités installent des toilettes publiques dans nos quartiers. D’autres ont demandé des campagnes d’éducation et de sensibilisation. Un des intervenants a écrit ceci « Il faut plutôt prendre le problème autrement. Il s’agit d’un besoin pressant. Un besoin naturel. A défaut de toilettes publiques (payantes ou gratuites), bien indiquées aux alentours, quelles sont les solutions qui s’offrent à lui ????.
Pour moi, pouvoir faire ses besoins comme ça, sans retenue, c’est agir comme une « bête », (même les bêtes ont une certaine retenue)… Cela dénote plutôt d’un manque d’éducation et de civisme, pur et simple. Il est important de retourner à la base et inculquer à nos enfants ces valeurs de « savoir vivre » et du « vivre en société ». Il faut savoir que la connaissance de ces valeurs n’a rien à voir avec la pauvreté, si ce n’est que de la pauvreté mentale.
On peut dire tout ce qu’on peut sur ce fléau qui est devenu national, mais être propre, se respecter, respecter les autres, respecter la société dans laquelle on vit, prendre soin du bien commun, sont toutes autant des valeurs universelles que nous devons tous connaître et adopter au quotidien. Dans les villages, quand les gens doivent faire leurs besoins, ils s’écartent un peu de l’habitation ou des endroits où il y a des gens, et vont se soulager à l’écart.
L’hygiène et la beauté de notre cité devraient nous concerner tous, et se taire sur ce fléau montrerait à quel point nous sommes descendus bas. J’aime bien cette réaction d’un autre jeune et dynamique Béninois, qui écrit ceci « En fait, La seule éducation que Le Béninois comprend, c’est la chicote. Il faut pénaliser çà et on verra que Cotonou sera propre ».
Et c’est justement là où il est urgent de définir et de proposer rapidement une stratégie de communication du changement de comportements à nos concitoyens. Il nous faut mettre en place un ensemble d’interactions participatives entre citoyens, au sein de nos communautés.
Tout simplement parce qu’en vue d’opérer des actions de changement volontaire, voire « forcé » des normes sociales, il faut impliquer d’abord toutes les populations. Ensuite, il faut mettre en place et imposer des dispositifs d’alternance et de changement des habitudes, puis passer à la sanction. Il est vrai que le bien être collectif prime sur l’individuel, et que le changement social comportemental implique plusieurs phases importantes.
Je voudrais donner ici l’exemple du Kenya, où à partir du 28 Aout 2017, l’utilisation, la production, la distribution et la commercialisation des sachets plastiques sont bannies. C’est la troisième fois en dix ans (2007, 2011 et 2017), que cette décision est adoptée. Après moult débats et autres campagnes de sensibilisation des producteurs ; commerçants et citoyens, cette fois ci, cette décision s’accompagne d’amendes lourdes pour les contrevenants. … Jusqu’à quatre mois d’emprisonnement et 28M de Shilling d’amende. S’il est vrai que ces amendes sont excessives, l’objectif principal justement est de dissuader les citoyens à courir un tel risque.
La citoyenneté a ses droits et devoirs, et le comportement citoyen implique que nous adoptions tous, individuellement et collectivement, une attitude active, responsable et journalière, pour favoriser le bon fonctionnement de la société. Les valeurs telles la civilité, le civisme, la solidarité et la probité, sont des valeurs intrinsèques de notre citoyenneté en tant que Béninois.
Chaque fois que, dans nos actes au quotidien, nous faisons preuve de civilité, de civisme, de solidarité ou de probité, nous manifestons ainsi un comportement citoyen et contribuons au développement effectif de notre beau Bénin. Je me rappelle à l’époque, nous avions des cours d’éducation civique… je voudrais espérer que ces règles de savoir vivre continuent par être apprises dans nos maisons d’abord, mais et surtout à l’école.
Il serait peut être conseillé de remettre sur pied des campagnes de salubrité mensuelles dans nos quartiers et cellules, car elles peuvent servir de tremplin pour discuter et sensibiliser toutes les couches sociales sur des sujets divers de nos cités ; sur le civisme, le respect de la « chose publique »… la voie publique par exemple est un bien commun à nous tous.
Je sais que dans certains pays d’Afrique de l’Est, des cours d’engagement ou de d’enracinement public et civique sont dispensés à tous les niveaux. Je rêve de voir par exemple, les jeunes d’aujourd’hui aider les personnes âgées à traverser les routes, ou céder leur siège aux femmes enceintes, aux personnes à mobilité réduite, etc.
Le civisme devrait être le nouveau mot à promouvoir dans nos divers échanges au quotidien. C’est notre rôle à nous tous de sensibiliser notre entourage à respecter la collectivité dans laquelle nous vivons, et ses conventions, notamment sa loi.
Agréable semaine de civisme à nous tous.
L’Auteur est Consultant/Formateur et Directrice de Publication de www.theservicemag.com
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