Des « jeunes panafricanistes » s’étaient donné rendez-vous hier, lundi 28 août 2017, à la place des Martyrs de Cotonou, pour exiger la libération de Kémi Séba, incarcéré au Sénégal pour avoir brûlé un billet de banque. Ils ont dénoncé l’impérialisme français et le mutisme des dirigeants africains qui sont complices du maintien des pays africains sous la domination occidentale, notamment celle française.
Cotonou a franchi hier lundi 28 août 2017, le pas d’une «marche irréversible» vers la sortie des pays africains du francs Cfa. Plusieurs jeunes se reconnaissant à travers le mouvement ‘’Non au franc Cfa’’, ont pris d’assaut la place du souvenir de Cotonou, ex place des Martyrs, pour manifester leur indignation suite à l’arrestation du Franco-béninois Kemi Seba, au Sénégal. Le ton des discours a montré à souhait le niveau de fureur de ces jeunes qui s’engagent plus que jamais dans la lutte pour l’abolition du franc Cfa.
Une atmosphère faite de cris hostiles au franc Cfa, à l’ancien colonisateur qu’est la France, et aux présidents africains dont les pays utilisent encore le franc Cfa. Les virulents propos au sujet du franc Cfa ont débouché sur l’incinération de quelques billets. Un acte symbolique selon les jeunes, qui soutiennent que le franc Cfa n’est que du papier «sans aucune valeur». « Kemi Seba a été arrêté pour avoir brûlé du papier », s’est indigné Prince Boris Aké, qui exige que le président de ‘’Urgences panafricanistes’’ soit libéré. « Au nom de quoi Kemi Seba a-t-il été arrêté ? », se demande Sèmèvo Amadjidjè, premier ambassadeur du mouvement. « Si c’était un blanc, ce ne serait jamais arrivé. C’est parce que c’est un noir qui réclame la liberté », ajoute-il.
Au-delà de la libération de Kemi Seba
« A bas le franc Cfa ! », ont repris les «jeunes panafricanistes», pour dire tout leur engagement à mener à bout la guerre contre le franc Cfa. Ces jeunes répondant au nom des africains «exploités», au-delà de soutenir Kemi Seba et d’exiger sa libération, disent s’engager résolument dans la lutte pour l’abolition du franc Cfa. «Que Kemi Seba soit libéré ou pas, la lutte pour l’abolition du franc Cfa devra continuer dans les rues de tous les pays de la zone Cfa », a insisté Prince Boris Aké. Le slameur Kmal Radji, engagé dans le combat, veut qu’il soit inscrit dans la droite ligne de la lutte menée par les anciens présidents panafricanistes, tels que Thomas Sankara, Sylvanus Olympio et autres, qui ont payé de leurs vies pour avoir touché le point sensible qu’est la question de la monnaie. Il invite les jeunes africains à se lever et rejoindre ce mouvement de lutte pour l’abolition du franc Cfa. Sèmèvo Amadjidjè soutient que le franc Cfa est le symbole du mépris, de la traitrise, et qu’il faut en finir avec lui.
« L’heure a sonné pour qu’on coupe le cordon ombilical qu’est le franc Cfa, entre les pays africains et la France », a lancé Damien Zinsou Dégbé. Les jeunes ont reçu le soutien de la Mère Jah qui les a invités à l’union, seul gage d’une victoire sur le franc Cfa. Petitement, le front anti Cfa se consolide à travers l’Afrique, et donnera à coup sûr lieu à l’affranchissement de notre Afrique, qui voit ses ressources siphonnées par le franc Cfa
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