Le préfet du Littoral, Modeste Toboula n’a cessé de faire parler de lui depuis son accession à ce poste. Si ses actions et décisions l’ont montré comme l’un des préfets les plus dynamiques de l’ère de la rupture, elles lui génèrent également une impopularité qu’il semble assumer. Il est assurément l’une des révélations du « Nouveau départ« . Le préfet du Littoral, Modeste Toboula depuis sa nomination à la tête du département à une seule commune, n’a manqué au quotidien de s’illustrer dans des actes de descente musclée sur le terrain empreints d’impopularité. Il est connu aujourd’hui comme l’hyperpuissant commandant à bord de la barque Cotonou.
En effet, le président de la République de Cotonou, dans ses rapports délétères avec l’ancien maire de Cotonou Léhady Soglo, a laissé dans la conscience collective l’image d’une promiscuité. Les nombreux bras de fer entre les deux autorités appelées à gérer le même territoire en disent long. Le dernier n’a été nullement favorable à Léhady Soglo qui en a d’ailleurs pâti. La tutelle n’avait jamais suscité autant de rivalités auparavant.
Plus que ses onze autres collègues, le préfet du Littoral s’est caractérisé par une omniprésence sur tous les fronts. On se souviendra que le patronyme du préfet était sur toutes les lèvres à Cotonou voire au-delà, lors de l’opération de déguerpissement de l’espace public. C’est d’ailleurs sur ce terrain que la personnalité de Modeste Toboula s’est révélée. Il s’est suffisamment montré intraitable dans la casse des maisons, boutiques, hangars dits dans l’emprise du domaine public. Une opération qui l’a vu descendre dans presque toutes les rues de Cotonou pour témoigner de sa fermeté. L’autorité a fait exécuter cette décision du gouvernement à la cravache.
C’est encore Modeste Toboula qui prendra la décision « pour des raisons de sécurité » de lancer la chasse aux conducteurs de taxi-moto qui passent la nuit sur certaines places publiques ou aux abords des voies. Le préfet du Littoral se targuant du maintien de l’ordre a tenté d’interdire la marche du Front pour le sursaut patriotique le 22 juin. Heureusement, le chef de l’Etat est intervenu pour lui faire entendre raison. Tout récemment, Modeste Toboula s’est montré impitoyable face aux mendiants et autres locataires des carrefours de Cotonou qu’il entend vider des lieux « pour l’image de la ville ». La tournée de sensibilisation a vite fait de laisser place à une brutalité aussi bien verbale que physique.
Quoiqu’il soit accordé à Modeste Toboula qu’on a besoin des gens de sa trempe à divers niveaux pour gérer les affaires publiques, il devrait veiller à ne pas verser dans l’excès de zèle. Certes, il se montre proactif, rigoureux mais il peut prendre et exécuter les décisions sans pour autant être brutal. Car, la plupart des décisions du préfet est apparue dans l’opinion comme des « menaces » qui semblent faire de l’ombre aux citoyens de Cotonou. En le condamnant le 27 juillet 2017 par décision Dcc 17-168 pour méconnaissance de la constitution dans l’opération de déguerpissement, la cour constitutionnelle semble avoir rappelé au préfet ses limites. Déjà Modeste Toboula va dans tous les sens avec ses descentes quotidiennes tous azimuts. Et il apparaît qu’il y a plus un désir d’autoritarisme que de travail. Dans une manière à peine voilée, le préfet a démontré combien « il avait soif » de voir à la tête de la municipalité de Cotonou, un maire godillot. A-t-on vraiment besoin de tout contrôler ou d’être sur tous les fronts avant d’assurer la tutelle ? Modeste Toboula ne doit pas perdre de vue que son bilan ne se fera qu’à l’aune de l’efficacité de ses décisions mais non de la peur qu’elles inspirent aux populations
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