Deux semaines déjà que le gouvernement avec la bénédiction de son chef, a décidé d’aller en vacances. Pourtant, l’étendue des chantiers qui attendent le gouvernement ainsi que les difficultés rencontrées par les citoyens au quotidien,devraient inspirer nos dirigeants à surseoir à l’idée d’aller en vacances.Le gouvernement et son chef sont en vacances pour trois semaines. Ils ont dit avoir travaillé dur pendant des mois. Peut-être! Mais quelle importance, si les problèmes des Béninois restent en grande partie sans solution ?
Quand on sait l’espoir qu’a suscité l’avènement de la rupture, le chef de l’Etat et son gouvernement devraient avoir à cœur de travailler sans répit, de manière à se concilier à nouveau un peuple visiblement insatisfait de ses dirigeants. Il n’est un secret pour personne que les douloureuses réformes mises en oeuvre par Patrice Talon ont fait assez de malheureux et par ricochet des mécontents. Des déguerpissements brutaux aux liquidations des sociétés d’état, en passant par la cherté de la vie, la liste des mécontents s’allongent indéfiniment. Des réformes qui font encore maugréer contre le régime, qui ne peut de ce fait rassurer que par son travail acharné, pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Le gouvernement ne devrait se donner droit à un congé que s’il est sûr d’avoir reconquis le cœur des Béninois dont les longues attentes sont encore loin d’être comblées. On ne peut interdire le repos à nos dirigeants, mais les vacances ne peuvent être systématiques, comme le ’Nouveau départ’’ veut nous y habituer. Le chantier de la reconstruction du pays est trop grand pour que le président et son gouvernement s’offrent trois longues semaines de repos. Pendant ce temps, le peuple désespère de voir se concrétiser autant de promesses consignées dans le Programme d’actions du gouvernement (Pag).
Et c’est justement ce programme que le gouvernement et son chef devraient travailler inlassablement à mettre en œuvre, avec des réalisations concrètes. Curieusement, certains membres du gouvernement ont fait de la vulgarisation du Pag une occasion de vanter les mérites du chantre de la Rupture comme cela se faisait sous le régime du changement qu’ils vilipendaient naguère. Aujourd’hui , le constat est fait qu’ au sommet de l’Etat, ça dort. L’appareil est bloqué où le chef de l’Etat profite de « ses » vacances pour s’offrir une « villégiature » dorée en terre maghrébine, très loin de Cotonou, très loin de ses compatriotes qui sont si impatients de s’offrir trois repas par jour comme promis. Ces trois semaines auront en tout cas le mérite d’apporter davantage de désespoir auxBéninois. Le chef de l’Etat avait promis deux ans pour que tout rentre dans l’ordre. Pendant que l’expiration du délai s’annonce, le gouvernement est au repos et les grandes réalisations se font indéfiniment attendre. Cette situation révèle un paradoxe.On ne le dira jamais assez, c’est seulement au prix du travail que le ‘’Nouveau départ’’ donnera du sens au Pag… : Il faut battre le fer quand il est chaud. Mais en attendant la ‘’rentrée gouvernementale’’, les Béninois font la traversée du désert avec la hantise des tribulations quotidiennes
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