Noel Chadaré était hier dimanche 10 septembre 2017, l’invité de l’émission « Sans langues de bois » de Soleil Fm. Au cours des échanges, le secrétaire général de la Cosi-Bénin, a exprimé les raisons de son pessimisme sur la gestion du pouvoir par le régime du nouveau départ.La remarque principale de Noel Chadaré sur le gouvernement de la rupture, porte sur la continuité des modes de gouvernance : «il n’y a pas de différence entre la rupture et les précédents gouvernements. C’est la continuité dans la conduite des affaires». Cette absence de différence d’approche managériale installe le doute dans l’esprit du syndicaliste.
C’est pour cela qu’il affirme l’engagement des centrales syndicales à dénoncer et à faire savoir au gouvernement ses dérives. C’était le cas, rapporte-t-il, lors de la rencontre des six secrétaires généraux des centrales syndicales avec le Chef de l’Etat en 2016. Noel Chadaré rassure qu’ils avaient interpelé, à l’occasion, le président de la république au sujet des menaces sur les libertés syndicales, et que ce dernier avait pris note tout en promettant que ces dérives ne se reproduiraient plus. Il était question à l’époque de la marche des étudiants violemment réprimées à Cotonou, ainsi que des autres mouvements d’humeur qui avaient été interdits.
Les menaces sur les libertés syndicales persistent
Noel Chadaré remarque que ces promesses du chef de l’Etat sur le respect des libertés syndicales n’étaient qu’un leurre. Puisque dans la foulée on a enregistré l’interdiction par le Conseil des ministres des activités des syndicats des étudiants sur les campus. Il a fallu la décision de la Cour constitutionnelle pour restituer aux étudiants leur liberté syndicale. Plus récemment encore, Clément Akiyé, le Sg du Syndicat national de la police, a été placé en arrêts de rigueur pour des raisons qui n’ont pas convaincu le Sg de la Cosi-Bénin. A sa suite, Patrice Trèkpo, Sg du Syndicat national des Eaux, forêts et chasse, a lui aussi été placé en arrêts de rigueur de 45 jours, pour s’être exprimé sur les conditions de travail de sa corporation sur une chaine de télévision privée. Noel Chadaré a exprimé la préoccupation des confédérations syndicales sur ces deux derniers cas.
Il témoigne d’ailleurs avoir présenté ces cas au ministre d’Etat, lors de la deuxième session du dialogue social entre la société civile et le gouvernement, dont les travaux se sont tenus le jeudi 7 septembre 2017. Il rapporte que le ministre d’Etat a pris note et que la réaction du gouvernement à ce propos reste attendue. Reste aussi attendu le rapport de la commission technique sur les réformes de la santé. Le même ministre d’Etat ayant promis à chaque centrale syndicale un exemplaire… C’était après que les centrales syndicales eurent dénoncé le fait que le gouvernement refuse jusque là de remettre au syndicat du personnel de la santé ledit rapport. Les centrales syndicales ont aussi au cours de ce dialogue social, rapporte-t-il, demandé au ministre de la santé de prêter une oreille attentive aux récriminations du personnel de la santé. Aussi, Noel Chadaré a-t-il confié que les centrales syndicales ont présenté au gouvernement les préalables pour une rentrée scolaire apaisée.
Les conditions du dialogue social
Il s’agit entre autres : de l’adoption des textes d’application du statut particulier des enseignants, du paiement des 1.25 du personnel en fonction et à la retraite. Dans le même sillage, Noel Chadaré estime que c’est la satisfaction de ces préalables en plus de la résolution des doléances du personnel de la santé, qui pourront stimuler la participation des confédérations syndicales aux sessions du dialogue social. Le Sg de la Cosi-Bénin explique que si les centrales ne sont pas satisfaites de l’issue des travaux de cette seconde session, elles se trouveront obligées de sortir de cette plateforme. Noel Chadaré a, par ailleurs, salué la sortie de l’action syndicale de l’ex Sg de la Cstb, Paul EsèI ko, qu’il a présenté comme un grand combattant qui va manquer à la bourse du travail. Il a exprimé aussi ses inquiétudes par rapport à la justice pour ce qui est du non-lieu prononcé dans l’affaire Ppea 2, de même que sur le blocage de la reprise de l’affaire des 18 kg de cocaïne par le parquet. Il exprime les mêmes doutes sur les audits qu’il trouve sélectifs
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