Au terme de leur visite sur les traces du roi Béhanzin et d’Aimé Césaire effectuée il y a quelques semaines en Martinique, l’ancien premier ministre béninois Lionel Zinsou et son père, le professeur René Zinsou à la tête d’une forte délégation béninoise, ont émis le vœu d’acquérir le lieu d’exil du roi Béhanzin pour en faire un musée.Une villa qui domine la ville de Fort de France, avec un escalier menant à la fontaine Gueydon jouxtant la cathédrale Saint-Louis de la ville. La villa des bosquets au Fort Tartenson, où a été placé le roi Béhanzin pendant son exil en Martinique, est en passe d’être transformée en «un espace muséal voué à devenir une escale touristique et un lieu de recueillement, de recherche et de réflexion, dans le sillage du Memorial Act de la Guadeloupe ».
C’est le vœu du professeur René Zinsou et de son fils, Lionel Zinsou. Au terme d’un voyage privé qu’ils ont effectué en Martinique dans l’objectif de rendre hommage à ce célèbre roi du royaume du Dahomey -Bénin-, et aussi à l’homme politique et de culture Aimé Césaire, ils ont adressé une lettre au préfet de la Martinique Fort de France, Franck Robine, à propos. Dans cette lettre en date du 30 août 2017, ils ont fait part au préfet -autorité qui a la gestion de cette bâtisse-, de leur souhait de l’acquérir pour en faire un espace touristique. C’est dans le but de contribuer au processus mémorial et d’œuvrer au développement d’un patrimoine culturel et historique lié aux mémoires de l’esclavage, d’après la lettre.
Sur les traces du roi Béhanzin et d’Aimé Césaire
Pour cette visite, le professeur et son fils étaient à la tête d’une forte délégation béninoise, composée entre autres du colonel Lucien Glèlè, Gualbert Salako, Hugues Zinsou, Clément Mètinhoué, Robert Noumahayon, Théodore Dotou, l’abbé Virgile Houngbe du diocèse de Cotonou, et bien d’autres personnes. Ils ont été accueillis par le président de l’association Bénin-Martinique, Constant Assogba, et le vice consul du Bénin en Guadeloupe, Narcisse Dagnon. La première étape de leur visite a été le mémorial créé par l’artiste Laurent Valere sur la plage du Diamant, en souvenir du bateau d’un marchand d’esclaves qui a coulé juste avant son arrivée au port, a-t-on appris. Le monument est orienté vers le cap 410 qui conduit les bateaux directement au Dahomey.
Le lendemain, la délégation est allée faire un dépôt de gerbe sur la tombe d’Aimé Césaire, avant de se rendre à Fort Tartenson pour visiter la villa des bosquets. Ici, les membres de la délégation ont reçu l’historien martiniquais Gilbert Pago, qui leur a relaté l’origine de ce lieu où a résidé leur ancêtre. Ils ont été ensuite accueillis par plusieurs personnalités dont le maire de la ville du Prêcheurs, Marcellin Nadeau, et celui de Fort de France Didier Laguerre. Ce dernier après avoir évoqué les liens séculaires existant entre le Bénin et la Martinique, a remis au professeur René Zinsou la médaille de la ville de Fort de France, et un album photo illustrant les obsèques d’Aimé Césaire. Avant de quitter la Martinique, ils ont pris part à une conférence au théâtre Aimé Césaire, sur les destins croisés et complémentaires entre les deux hommes, à un concert de Nicole Cage et à une messe célébrée à la cathédrale de Fort de France, par le Père Virgile Houngbe, à la mémoire du roi Béhanzin et de toutes les victimes de l’esclavage. C’est après ceci qu’ils se sont rendus en Guadeloupe pour une visite du musée « Memorial Act », qui retrace véritablement dans la douleur, la terrible réalité de ce que fut l’esclavage et la Traite Atlantique
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