Le Centre international Basile Kossou pour la culture, la paix et le développement (Cibako), a reçu cette année en donation une toile datant de 1962, de la part de Christine Botbol depuis Paris. Dans une interview qu’elle nous a accordée le mercredi 13 septembre 2017 à Abomey-Calavi, Victorine Kossou responsable du (Cibako), nous fait l’historique de cette toile et profite de l’occasion pour rassurer sur sa conservation.
Vous avez dernièrement reçu de l’Unesco une toile datant de 1962, par le biais du ministre des affaires étrangères du Bénin. Alors dites-nous, de quoi s’agit-il exactement ?
En fait, il s’agit d’un tapis mural. Il a été tissé à la main avec du fil naturellement teinté avec des plantes. Ce tapis a été réalisé en 1962, lorsque monsieur Albert Botbol était en visite au Dahomey, précisément au royaume d’Abomey, pour négocier la participation de la troupe de danse royale au « Théâtre des nations à Paris », dont il était le directeur à l’époque. Sagbadjou roi d’alors en signe de reconnaissance, lui a offert cette toile reproduisant une scène de la cour royale, et tissée par les artisans de son royaume. Quelques temps après, Albert Botbol a été nommé à l’Unesco, où il a rencontré mon mari Basile Kossou, lui-même fonctionnaire de l’Unesco. Il a institué les documents pour le secrétariat de la « Décennie mondiale de développement culturel », et c’est à Basile Kossou que l’Unesco en a confié la gestion. Alors pendant 10 ans, il a sillonné le monde pour la conservation de la culture des peuples, en étroite collaboration avec Botbol. C’est l’à qu’est née une relation d’amitié entre les deux hommes qui va durer jusqu’à ce que la mort les séparent.
Des années se sont écoulées depuis. Comment et dans quel cadre avez-vous récupéré cette toile historique ?
Ils sont tous deux décédés. Mon mari lui, a rendu l’âme en 1997. Mais tout récemment, je suis allée à Paris où j’ai rencontré Christine, la femme de Botbol. C’est alors qu’elle m’a confié sa volonté de retourner la toile au Bénin comme bien culturel, du fait que cette dernière incarne un caractère historique. Christine Botbol a tenu à offrir cette toile au Centre international Basile Kossou (Cibako), pour concilier le degré d’amitié qu’il y a eu entre son mari et le mien. Elle a donc remit la tapisserie à l’Unesco, qui à son tour l’a confiée au ministre des affaires étrangères béninois, en séjour à Paris. Ce dernier nous a envoyé la tapisserie royale, avec une annotation de Christine pour signifier que c’est une donation. Nous l’avons donc exposée pour montrer que l’amitié peut conduire à des actes de sauvegarde du patrimoine.
Dans un contexte où beaucoup doutent de la capacité du Cibako à conserver cette toile, surtout que ce n’est pas un musée, quelle garantie offrez-vous ?
Nous ferons de tout notre possible pour conserver cette œuvre mémorable. C’est une garantie que nous donnons, car cette œuvre d’art qui non seulement renseigne sur l’artisanat dahoméen, témoigne également la grande amitié qu’il y a eu entre ces deux hommes de culture. Cette tapisserie fait partie d’un patrimoine ancestral. Le Centre international Basile Kossou, est également un centre de documentation. Il ne devrait donc pas y avoir de doute concernant sa capacité à conserver ladite toile. Nous avons des documents de référence que nous avons pu conserver jusqu’ici. Nous saurons donc prendre les dispositions requises, pour que cette toile historique soit conservée.
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