Réformes de la santé au Bénin : La rupture confirme la gouvernance de l’opacité

Le gouvernement de la rupture entretient assez de mystères autour du rapport de la commission sur les réformes du secteur de la santé. Depuis la fin des travaux, les centrales syndicales tentent en vain d’obtenir ce document, afin de s’approprier de son contenu. Même la promesse faite récemment par le gouvernement de faire parvenir à chaque syndicat un exemplaire, n’a pas été honorée. Une obstination à l’entretien du mystère, qui cacherait des surprises de toutes sortes au personnel de la santé.  

Que cache le gouvernement du président Patrice Talon, dans le rapport de la commission technique sur les réformes dans le secteur de la santé ? Un grand mystère entoure ce document que les centrales syndicales réclament depuis plus d’un mois. Cette attitude de rétention d’information de la part du gouvernement de la rupture est étonnante, pour un régime qui se dit disposé au dialogue. Il est incompréhensible qu’un rapport qui introduit des réformes dans le secteur de la santé, demeure inconnu des acteurs de ce secteur, et plus encore des syndicats. Curieuse attitude du pouvoir qui fait preuve de gestion solitaire, dans une ère marquée par la gestion participative.

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Faut-il entendre par là que le gouvernement veut faire des réformes sans associer les acteurs du secteur, ou veut-il les mettre devant les faits accomplis ? Quelle valeur ou quelle légitimité peut avoir un rapport qui sera imposé ? En supposant que les membres de la commission qui ont travaillé pendant près d’un an ont touché chacun des perdiems en millions, n’est ce pas gérer à vau-l’eau l’argent du contribuable ? Il y a à envisager que des réformes qui seront imposées aux agents de la santé sans leur consentement ni amendement, seront vouées à l’échec. Ainsi, les sommes dépensées pour entretenir les membres de la commission auront été gaspillées.

Une tradition de la cachoterie

On peut dire que le gouvernement de la rupture a une tradition de la cachotterie. Ce, d’autant plus que le rapport de la commission des réformes institutionnelles et politiques, a aussi été gardé secret pendant longtemps. Remis au chef de l’Etat en juillet 2016 au cours d’une cérémonie solennelle, seul une synthèse de la commission des réformes institutionnelles et politiques, avait été rendue publique. Ce n’est qu’au mois de mars 2017 que le grand public a pris connaissance de l’intégralité de ce rapport.

Plus encore, des personnes ayant participé à la rédaction dudit rapport, avaient relevé avec indignation les différences décelables entre le contenu de leur rapport et celui qui avait présenté au parlement. Est-ce le même sort qui est réservé au rapport actuel des réformes sur le secteur de la santé ? Quel type de réformes le gouvernement prévoit-il dans ce document qu’il refuse de faire connaitre à l’avance au personnel de la santé ? La gouvernance de la cachotterie, est-ce pour prendre les concernés par surprise ou pour étaler ostensiblement sa méthode de gestion du pouvoir fondée sur l’opacité et l’énigme ?

Une réponse

  1. Avatar de Joeleplombier
    Joeleplombier

    J’ai du mal à comprendre les insinuations de l’auteur de cet article.
    Dans quel pays au monde associe t-on les travailleurs qui émargent au trésor public pour faire des réformes.
    Le gouvernement a cette légitimité constitutionnelle de procéder à la privatisation des entités relevant de l’Etat.
    La question ne se pose même pas. On se dirige vers la privatisation du CNHU de Cotonou et autres structures de santé relevant de l’Etat.
    Devinez les repreneurs. Je n’en dirai pas plus.

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