Déguerpissement au Bénin : Des victimes d’Akpakpa-Dodomey dans le désarroi

Plus d’une centaine d’habitations détruites depuis bientôt un mois à Akpakpa-Dodomey, au bord du lac, pour la protection de l’environnement et l’embellissement de la ville. Mais nombreux sont les habitants qui se sont retrouvés sans gîte. Feuilles de taules, palissades et briques éparpillés, restes d’habitations dispersés… Tel est le constat fait par une équipe de notre rédaction, hier mercredi 06 septembre 2017 à Akpakpa-Dodomey, au niveau de l’embouchure de Cotonou. Pire, les effets des personnes déguerpies sont à la merci des intempéries.

Une situation qui n’est guère reluisante pour ces sans-abris. Victimes de l’opération de déguerpissement entamée par le préfet de Cotonou, Modeste Toboula au niveau des berges lagunaires il y a quelques semaines, ces personnes ne savent à quel saint se vouer. C’est d’ailleurs les inquiétudes de Tossou Pierre, une victime trouvée sur les lieux. D’un air triste, ce dernier s’est confié à nous en ces termes : « Qu’est-ce qu’on peut dire maintenant à l’Etat. Moi je suis ici depuis 1967. Le jour où ils nous ont déguerpi, il y avait des militaires lourdement armés accompagnés de tracteurs, qui dégageaient tout de leur passage ».

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Selon ses explications, l’Etat aurait mieux fait de trouver un endroit pour recaser toutes les victimes, au lieu que de leur donner des centaines de milles. « Moi, je n’ai pas pris… Qu’est-ce que je peux construire avec cette somme ? Absolument rien », s’est-il fendu. Cette action en plus de toucher des citoyens béninois, a marqué aussi des expatriés du Ghana, du Nigéria et bien d’autres, qui habitaient la zone déguerpie.

Daniel Agro, nigérian, affirme que cette action a fait partir plus de quarante frères à lui, des commerçants. Abondant dans son sens, Mykal Chinedu, nigérian, nous a confié que de pareilles opérations se font aussi au Nigéria. Ce sont même des maisons à étages qui sont détruites a laissé entendre ce dernier. Sauf que l’Etat nigérian a, en amont, pris des dispositions pour pouvoir recaser les personnes déguerpies. « Que les autorités du Bénin essayent d’avoir un peu de cœur », s’est-il offusqué

Aron Olokou & Larios Fassinou

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