Cotonou de nos rêves, c’est le rêve de tous les Cotonois. Qu’ils le soient de cœur ou de raison. Le visage de ce que les Béninois veulent bien tenir pour « la vitrine du Bénin », c’est l’affaire de tous sans exception. Des Béninois comme des étrangers qui vivent parmi nous. Des hommes et des femmes de tous âges et de toutes conditions sociales. Mobilisation de toutes les intelligences, forces, énergies et compétences.
Il reste que la mobilisation prioritaire de cinq groupes professionnels, que nous dénommons « le G5 », pourrait se révéler comme l’option immédiatement gagnante. Ce G5 ne se substitue ni à l’Etat, entité souveraine, ni aux populations organisées, force sociale agissante. Mais son intervention première donnera le la de cette concélébration appelée à changer le visage de Cotonou. Pourquoi ? Comment ? Quels en sont les éléments constitutifs ?
Le premier groupe professionnel à mobiliser est celui des communicateurs. A charge pour ceux-ci de porter l’information sur les changements à opérer à Cotonou. Cela revient à vendre une idée qui, quoique belle et séduisante, ne peut se faire sans casse. Elle laissera des traces douloureuses. Elle provoquera des grincements de dents. Comment quérir et susciter malgré tout l’adhésion la plus large autour d’un tel projet ? Comment faire rêver les uns et les autres, si tant est que les plus grandes et les plus belles réalisations commencent toujours par un grand et beau rêve ?
Le deuxième groupe professionnel est celui des géographes. Plus précisément les géographes de l’Université d’Abomey-Calavi. Il y a quelques années, ils ont eu à conduire une étude sur les inondations qui, à saison régulière, défigurent Cotonou, mettent à dure épreuve les Cotonois. Malheureusement, nous préférons être aux basques de l’étranger plutôt que de tenir sur nos deux pieds, que de pousser sur nos racines propres. Le projet de nos géographes n’a pas suscité l’accueil espéré. Il n’a pas reçu la réponse attendue. Il est, depuis, aux oubliettes, là où vont se casser et se fracasser la plupart des élaborations nationales. Plutôt Dupont que Dossou. Pourtant, « A beau mentir qui vient de loin » à en croire la sagesse des nations.
Le troisième groupe professionnel est celui des ingénieurs spécialisés dans le transport urbain, dans la circulation urbaine. Cotonou aura besoin de plus de voies de qualité pour espérer bénéficier d’une circulation de qualité. Mais en attendant, un plan intelligent de circulation pourrait déjà soulager et décompresser la ville. Ici, le flux de circulation est à réorienter. Là, une zone de rupture est à aménager, telle une voie piétonne, sorte de parenthèse respiratoire dans l’ordonnancement de la cité. Plus loin, une voie à sens unique s’impose. Partout une gestion nouvelle, mais dynamique des feux tricolores est à instaurer. En liaison étroite, selon les heures de la journée, avec le flux et le reflux du trafic. La modernité a un coût. On se doit de le payer cash et en totalité.
Le quatrième groupe professionnel dont l’action nous sera utile est celui des chefs d’entreprises. Notamment ceux dont les activités sont à proximité de la demi-douzaine de grands carrefours qui partent de l’entreprise « Toyota » au quartier Vèdoko au point dit PK 10 à Agblangandan. Certaines entreprises n’ont pas laissé passer l’occasion d’une intervention réussie. C’est le cas notamment de la « Béninoise ». Avec une fontaine lumineuse et une allée fleurie. Il faut y voir un bel exemple d’engagement citoyen. Est ainsi indiquée à toutes les autres entreprises la voie à suivre. Sont interpellées, pour une aussi grande et noble cause, des entreprises comme « La Roche », « Super U », la Poste, »Tunde Motors » etc. Comme support publicitaire, on ne peut rêver mieux.
Le cinquième et dernier groupe est celui de nos artistes-créateurs, les plasticiens notamment. Leur savoir, leur savoir-faire, pour tout dire leur génie sont à mettre à contribution. Des monuments sont à construire. Des statues sont à sculpter. Des bâtiments sont à décorer. Diverses places ou espaces publics doivent prendre corps et forme dans le paysage urbain. Par rapport à quoi le concours diligent, la touche distinctive de nos créateurs sont attendus. L’embellissement de la ville fait appel à tous ceux qui savent faire parler différents matériaux : bois, pierre, fer… Que nous reste-t-il encore à faire ? Mobiliser sans délai notre G5. Pointera tout aussitôt à l’horizon et à grands traits la ville de Cotonou de nos rêves. A nos marques, prêts, partons !
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