En politique, tout ce qui est possible est permis. Il n’y a donc pas de cadeau à faire à un adversaire. Qu’il soit opérateur économique ou acteur politique, il subira les affres de la «réal politique». Que l’on soit de l’opposition ou de la mouvance, il est clair que nous ne sommes pas dans une démarche de foi, où le regard que l’on pose sur son adversaire est bienveillant. Il n’y a donc pas d’enfant de chœur en politique.
Le dividende politique conduit la plupart du temps les acteurs à se séparer de leurs amis d’hier, pour s’allier à d’autres, compte tenu d’un certain nombre de paramètres que les faibles d’esprit ne peuvent toujours pas comprendre. Le rejet de la prise en considération du projet de révision de la constitution introduit au parlement par le gouvernement du nouveau départ, a été le début de la mise en branle de la politique de « la ruse et de la rage ».
Le plus grand grief qui est fait au régime du nouveau départ, est le choix délibéré de faire mal, vraiment mal. Tous les hommes politiques ou proches d’un opérateur économique, qui ne parlent pas le même langage que le régime dit ‘’vertueux’’, sont systématiquement ciblés, soit à travers leurs entreprises, soit intuitu personae. Or, nous croyons fondamentalement que dans un système politique comme le nôtre, la contradiction est un élément déterminant sur lequel l’on peut s’appuyer, pour jauger les hommes et les femmes qui l’animent. Se refuser à écouter un son de cloche en dehors du sien, est comme choisir un chemin et en suivre un autre. Combien de fois le président de la république, dans la pratique, a-t-il valorisé les hommes d’affaires?
Les expériences faites avec un cœur partagé, sont vouées à l’échec avant même que nous n’ayons commencé à les faire. On ne peut pas faire le miracle tout seul. Il sera réalisé avec la participation des femmes et des hommes, capables de créer des idées ingénieuses dans l’environnement dans lequel ils évoluent, en toute responsabilité et quiétude. Redressement fiscal par ici, retrait d’agrément par là, autant de pratiques qui ne sont pas de nature à promouvoir une saine compétition politique. Personne en dehors des fils du Bénin, ne viendra construire le pays. Lorsqu’une famille est divisée, ses membres ne peuvent jouir ni du bien, ni du beau. Si vous ne vous valorisez pas, ce n’est pas l’étranger qui vous accordera le respect et la considération. Il profitera plutôt de vos dissensions.
La plus grande humiliation que peut connaître un homme, c’est de voir un des siens régner en maître, sans prendre en considération son humanité. Dans l’histoire, l’absurde a fait le plus de martyrs. Le président de la république a très tôt fait d’oublier qu’il a vécu les mêmes situations. Lorsque la nature vous a vengés, il est inutile d’utiliser la justice humaine au profit des intérêts égoïstes. Aujourd’hui fini, demain nous n’en sommes pas maîtres. Maîtrisons ce que nous possédons avec humilité. Finalement, le consentement des hommes réunis en société, n’est-il pas le fondement du pouvoir ?
Roddly Odiric-Odilon (Contribution)
Laisser un commentaire