Avec la crise sociale qui a secoué le Bénin vers la fin du règne de Boni Yayi, il était clair qu’avec Patrice Talon les erreurs du passé seraient corrigées par une meilleure gouvernance.Malheureusement, la nouvelle administration n’est pas à l’écoute du peuple. Une situation qui aggrave davantage la crise dans le pays, avec des remous dans nombre de secteurs vitaux.
L’un des reproches faits à l’actuel régime, c’est le manque de dialogue et de concertation dans le processus de prise décision. Le régime Talon a peut-être des qualités dans plusieurs domaines, mais sa plus grande faiblesse porte sur son aversion pour le dialogue et la concertation. Il peine à combler les attentes. C’est d’ailleurs ce qui explique la crise sociale dans laquelle est plongé le Bénin depuis des mois. Or, il est un fait incontestable voire indiscutable que le dialogue social et même politique est d’une grande importance dans un système démocratique comme celui du Bénin.
Les faits parlent d’eux-mêmes. Le premier grand échec politique de Patrice Talon reste jusqu’à ce jour le rejet de la recevabilité du projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990, par les députés de la minorité parlementaire. Si ce document que d’aucuns qualifient d’acte de naissance du Bénin a été retourné à son envoyeur, c’est parce qu’il n’y a pas eu de large consultation. L’avis des spécialistes, des personnalités d’un certain rang, et surtout du peuple, a en effet été occulté. Après, d’autres réformes, décisions ou mesures de grande portée ont suivi, sans que les acteurs sociaux ou partenaires de premier plan n’y soient associés. Et pourtant, il existe un creuset officiel d’échanges entre le gouvernement et les partenaires sociaux : le conseil national du dialogue social. La gestion déléguée, la mise en affermage de certaines sociétés ou offices d’Etat, a été décidée par le gouvernement qui préfère souvent foncer droit dans le mur. Peu importe les conséquences de ces réformes.
Depuis des semaines, les agents de la santé sont en grève. Les disciples de Saint Luc s’opposent à la façon dont le gouvernement veut entreprendre les réformes dans le secteur. Théophile Dossou un responsable syndical de la santé, estime que la commission que les autorités veulent mettre sur pied est un club d’amis et proches du chef de l’Etat. Les vrais acteurs concernés seraient écartés et il exige leur implication dans les réformes qui se feront.
Le 13 octobre dernier, le front pour un sursaut patriotique (Fsp) a organisé un géant meeting à la bourse du travail, pour exiger la réunion immédiate des assises nationales. Les membres de ce creuset estiment que Patrice Talon a échoué en plus d’un an de gestion, et que la solution aujourd’hui c’est de rassembler le peuple.
Dans les universités publiques, ça grogne actuellement. Enseignants et étudiants dénoncent la méthode utilisée par l’Exécutif pour la restauration des frais d’inscription dans les facultés classiques. Selon Alain Nouho, président de l’union nationale des étudiants du Bénin, ils ne sont pas contre le payement des frais d’inscription. Mais Ils jugent stalinienne la méthode qui a consisté à décider sans consultation aucune, de l’instauration de la période et des coûts.
Le secrétaire général du syndicat autonome de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares), estime pour sa part qu’il aurait fallu à l’issue du séminaire de Bohicon, réunir les principaux acteurs en commission restreinte pour débattre de la question, étant donné que le consensus n’a pas été obtenu sur le montant de cette inscription.
Comme dans ces quelques cas cités, il est souvent reproché aux dirigeants actuels de ne pas privilégier le dialogue. Patrice Talon et les seins sont visiblement réfractaires au dialogue et à la concertation. On ne fait pas le bonheur d’une personne contre sa volonté. Il va donc falloir que le régime change sa méthode de gouvernance et qu’il apprenne à écouter le peuple pour avancer
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