Bénin : « L’impunité retarde la lutte contre la corruption» selon Jean-Baptiste Elias

Le président du Front des organisations nationales anti-corruption (Fonac), est de passage sur l’émission ‘’Tour de contrôle’’ de Golfe Tv, ce samedi 28 octobre 2017. Il était question pour Jean-Baptiste Elias de faire le point de la première édition des journées nationales de la bonne gouvernance, tenues les 15, 16 et 17 Octobre derniers, et d’énumérer les vrais obstacles à la lutte contre la corruption au Bénin.

Jean-Baptiste Elias président du Fonac, est insatisfait des résultats de la lutte contre la corruption au Bénin. Acteur chevronné de lutte pour la bonne gouvernance, il se désole que malgré toutes ses actions rien ne change, ou presque. « Les résultats que nous obtenons dans le domaine de la bonne gouvernance ne sont pas ce que nous souhaitons », a indiqué l’invité de Brice Bill Aïtchédji ce samedi.

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Les résultats mitigés, sont selon ses explications liés à l’impunité. « L’impunité fait le lit à la corruption au Bénin » indique Jean-Baptiste Elias.  Le constat laisse perplexe à en croire le président du Fonac. La sanction administrative et celle pénale prévues par les textes de loi pour dissuader les agents indélicats qui commettent des fautes lourdes de détournement de denier public, corruption dans les administrations, etc., ne sont pas appliqués pour des raisons d’affinité ou d’intérêt pécuniaire. La première sanction est consacrée par le statut de l’administration, mais le conseil de discipline ne siège pas. La deuxième aussi n’aboutit pas selon lui, du fait des arguments des avocats lors des procès.

Ce constat fait, Jean-Baptiste Elias regrette que le Bénin soit à la quatre vingt quinzième place sur les cent soixante seize états classés, selon les résultats de l’indice de la perception de la bonne gouvernance de l’année 2017. « Nous qui travaillons dans le domaine  de la bonne gouvernance, nous disons que ce n’est pas bon », confie le président du Fonac. Son souhait est de voir le Bénin parmi les cinq premiers pays dans le domaine de la bonne gouvernance.

Succès de la première édition des journées nationales de la gouvernance et perspectives

Tenue à Cotonou les 15, 16 et 17 octobre 2017, la première édition des journées nationales de la gouvernance a eu du succès. D’après Jean-Baptiste Elias, l’initiative soutenue et autorisée par le gouvernement a eu un écho favorable avec la présence de cent quarante six participants venus d’horizon divers.

Des personnalités du monde de la justice, de la société civile, des religieux, des membres du Conseil économique et social, des experts, des universitaires … qui ont apporté des réflexions pour réduire ou faire disparaitre la corruption au Bénin. Les échanges autour de six panels sont assortis de recommandations contenues dans un rapport. Ce rapport, le président du Fonac et son équipe s’attèlent à le distribuer dans toutes les administrations du Bénin. Déjà, Jean-Baptiste Elias prépare activement la deuxième édition prévue pour le mois de juin 2018

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Une réponse

  1. Avatar de Sourou
    Sourou

    M. Jean Baptiste ELIAS. J’ai beaucoup d’admiration pour vous. Je salue vote combat, mais au même moment, permettez-moi de vous demander respectueusement si vous êtes convaincu vous-même de la lutte que vous menez contre la mal gouvernance ? Est-ce que ce n’est pas parce que vous y trouviez votre compte (président d’une institution avec ses avantages) que vous faites semblant d’ouvrir une porte sur laquelle se trouve une montagne ?

    Pensez-vous que dans un pays sérieux, un gouvernement de la république peut recruter un partenaire technique pour un travail pour lequel la loi n’est pas encore envoyée et votée à l’Assemblée Nationale ? Pourquoi aucune institution compétente de ce pays ne s’est auto saisie pour dénoncer ce délit d’initié ? Pourquoi admettre dans ce pays que la cour constitution qui est la plus haute juridiction rende des décisions dans lesquels il est clairement dit que le président de la république a méconnu la constitution sur laquelle il a pourtant jurée ; et dans laquelle nulle part ne figure le mot méconnaissance, mais le mot parjure. Pourquoi jusqu’à présent, la cour constitutionnelle ne nous explique clairement la nuance qu’il y a entre méconnaissance et parjure ? Et même après cette méconnaissance, pourquoi aucune institution de la république ne peut obliger le président de la république à obtempérer aux décisions de la cour ? Tant que ça sera ainsi, n’espérer rien dans ce pays. Nos constitutions sont malheureusement des plagiats des pays qui eux n’ont pas recopié, mais ont souffert pour l’écrire avec le sang de leur fils. Si avec tout l’arbitraire qui se passe sous nos yeux, vous qui êtes des institutions spécialisées vous n’avez pu rien faire, ce n’est pas le citoyen lambda qui pourra faire quelque chose. Continuons notre chemin, espérant que l’animal dépourvu de queue, c’est Dieu qui lui chasse les mouches.

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