Contraint à tourner au ralenti depuis la fin des déguerpissements sauvages qu’il a menés dans Cotonou, Modeste Toboula trouve une nouvelle aubaine pour lancer la traque et la persécution des populations de Cotonou. Pour la mise en œuvre du Ravip, il n’entend pas donner l’occasion à quelqu’un de critiquer ou de contester. En tout cas, pas sur le territoire du département de Cotonou où il instaure la loi martiale.
«Interdit de critiquer le Ravip, son fonctionnement, et de poser des affiches pour s’opposer à sa mise en œuvre sur toute l’étendue du département du Littoral ».
C’est la fatwa sortie par Modeste Toboula mercredi dernier à Cotonou. La soldatesque sera lancée de manière impitoyable à la recherche de ceux qui oseront le faire. Le très fougueux préfet du Littoral multiplie ses actes attentatoires à la démocratie, à la liberté de pensée et d’expression, consacrée par l’article 23 de la constitution du 11 décembre 1990.
A peine a-t-il fini de changer unilatéralement d’itinéraire à une marche des organisations syndicales, que le préfet Toboula menace les citoyens qui osent déjà formuler des critiques contre le Ravip. Désormais, pas possible de critiquer la mise en œuvre du Ravip ou de poser des affiches qui dénoncent les non-dits de ce recensement. Modeste Toboula affirme qu’une loi votée doit être exécutée sans piété. Comme un militaire sur un front de guerre, il menace de « traiter » tous ceux qui oseront critiquer le Ravip.
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« En tout état de cause, j’ai déjà instruit tous les commissaires d’arrondissement, le procureur aussi, j’ai échangé avec lui, tout ceux qui seront pris en fragrant délit ou qui seront pris à la suite de nos enquêtes seront traités », a-t-il dit.
Des propos d’une rare gravité, mais restés curieusement sans aucune réponse depuis hier. A travers ses propos et ses actes, le préfet Toboula menace la démocratie acquise de haute lutte depuis la conférence nationale de février 1990.
Verbatim des propos du préfet Modeste Toboula à propos des affiches anti-Ravip
« Tous ceux qui seront pris suite à  nos enquêtes seront traités… »
«… tout citoyen doit respecter les dispositions de cette loi en toute circonstance. Il se trouve que des individus malintentionnés commencent par afficher des propos, des tracts, commencent par actionner un réseau d’intoxication et de mauvaise communication pour aller contre la mise en œuvre des dispositions d’une loi. L’objectif du Ravip n’est pas un objectif politique. Je ne vois pas pourquoi certains politiques achètent des réseaux d’intoxication, certains citoyens sont commis à des actes de vandalisme aux fins d’arrêter ou de freiner l’élan du gouvernement pour mettre en place un dispositif de développement. Je voudrais lancer un appel à ceux qui s’adonnent à cette salle besogne qu’il s’agit là , des troubles à l’ordre public que je ne saurai tolérer. En tout état de cause, j’ai déjà instruit tous les commissaires d’arrondissement, le procureur aussi, j’ai échangé avec lui, tout ceux qui seront pris en fragrant délit ou qui seront pris à la suite de nos enquêtes seront traités comme tels et on va leur appliquer la dernière rigueur de la loi parce la pagaille a assez duré. Nous sommes en matière de développement. Le gouvernement veut donner des cartes d’identité biométrique, ceux qui pensent que c’est de l’amusement vont se mordre les dents bientôt parce que c’est cette carte là , qui va remplacer, qui va coordonner la vie en générale en société et la vie publique. Vous voulez avoir un acte si vous n’avez pas votre carte d’identité biométrique, vous ne l’aurez pas. Vous vous voulez avoir votre salaire, si vous n’avez pas cette carte d’identité biométrique, vous ne l’aurez pas, votre pension, vous ne l’aurez pas. Si vous voulez avoir des actes administratifs de gestion de carrière pour ce qui concerne les agents permanents de l’Etat, ils ne l’auront pas parce qu’il faut assainir le milieu. Ce n’est pas pour un objectif électoraliste que le Ravip a été créé. C’est pour un objectif de développement, pour des questions de maitrise des individus se situant sur le territoire national à un moment T donné. Donc il y a des indicateurs de vérification de la franchise, de la transparence des opérations qui seront menées. Que les gens n’ont qu’à attendre. En tout cas en tant que préfet du littoral, tous ceux qui ont eu, c’est une chance qu’ils ont eue d’avoir affiché des choses pour cette journée. Mais je ne pense pas qu’ils peuvent reprendre ça demain matin parce que le dispositif est là pour les empêcher et ils seront traités comme tels. Je voudrais dire aux populations d’être calme et de se rassurer, les patriotes qui veulent du développement de ce pays, qui veulent contribuer à la mise en œuvre correcte du Ravip de savoir que leur sécurité est garantie. Les opérateurs, ceux qui doivent mener l’opération, de savoir que leur sécurité est garantie. Maintenant pour les autres, les indélicats, nous allons les traiter correctement pour permettre aux honnêtes citoyens de faire les pas qu’ils doivent faire pour le développement de ce pays
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