Ravip au Bénin: Sylvestre Biaou saisit la Cour constitutionnelle

L’application de la loi sur le Ravip et les conditions d’installation de ses membres, bloque le fonctionnement du Cos-Lepi. Sylvestre Biaou saisit la Cour et demande son avis sur la conformité ou non de la loi par rapport aux dispositions de la constitution du 11 décembre 1990.A Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle

Cotonou

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Objet : Recours en inconstitutionnalité contre la Loi N° 2017-08 du 19 juin 2017 portant Identification des personnes physiques en République du Bénin

Monsieur le Président,

Conformément aux dispositions de la loi N°90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin, en son article 3, alinéa 3 qui dispose : «… tout citoyen a le droit de se pourvoir devant la Cour Constitutionnelle contre les lois, textes et actes présumés inconstitutionnels», j’ai l’honneur de venir très respectueusement attirer votre haute attention sur le fait que le président de la République n’a pas sollicité de la Haute Juridiction, pour contrôle de constitutionnalité, la loi N° 2017-08 portant Identification des personnes physiques en République du Bénin. Cette loi, après son vote à l’Assemblée nationale, le 19 juin 2017, a été promulguée et mise en application, en violation des articles 117 et 121 de la Constitution du 11 décembre 1990.

Le contrôle de conformité des lois à la Constitution a pour objet de faire respecter la hiérarchie des normes, dont l’ordonnancement fonde le principe de légalité démocratique : la loi n’est pleinement légitime que si elle respecte les principes supérieurs posés par la Constitution et si elle a été adoptée selon une procédure régulière.

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La pratique de promulgation des lois sans contrôle de conformité, érigée en système de gouvernance depuis le 06 avril 2016, est une véritable source d’insécurité juridique.

1- Analyse

La loi N° 2017-08 portant Identification des personnes physiques en République du Bénin définit et détermine les procédures d’identification nominative personnelle numérique biométrique des personnes physiques. Elle crée des confusions graves au niveau des attributions du Conseil d’Orientation et de Supervision de la LEPI (COS-LEPI), celles du CNIL et même de la CENA.

Il est regrettable que sans solliciter la sanctification de la Cour constitutionnelle comme l’exigent les dispositions des articles 117 et 121 de la Constitution du 11 décembre 1990, le président de la République a promulgué laditeloi.C’est sur cette base illégale que le 29 septembre 2017, à la salle du Peuple de la Présidence de la République, les membres de la Commission nationale de supervision du Recensement Administratif initial à Vocation d’identification de la Population (RAVIP) ont été installés.

Je tiens à préciser que la composition de ces membres n’a pas respecté l’effet d’équilibre de la minorité et de la majorité parlementaires sur la base traditionnellement consensuelle et paritaire.

Aussi, selon les témoignages de certains députés et maires, avant cette cérémonie d’installation, le Cabinet SAFRAN, partenaire choisi de gré à gré en violation des textes en vigueur, serait déjà sur le terrain depuis plusieurs mois avant le vote de la loi et aurait commencé le travail à lui confié par le Gouvernement. Un éternel recommencement venant contrarier le consensus à valeur constitutionnelle dans la gouvernance politique, démocratique, électorale, économique, sociale, unitaire et solidaire des affaires de notre pays.

Le contrat entre SAFRAN et le Gouvernement à un impact sur le budget présent et futur de notre pays. La bonne gouvernance exige la transparence et l’information du peuple pour la paix dans notre pays. Le choix solitaire de cet opérateur non recommandable au niveau mondial est très inquiétant. Ce choix devrait relever du COS-LEPI puisqu’il s’agit d’une liste électorale plus politique qu’administrative. Malheureusement, les activités du COS LEPI ont été bloquées par le chef de l’Etat et son Gouvernement depuis janvier 2017 violant ainsi les dispositions de la loi portant création du COS LEPI.

Que faisons-nous de la LEPI, validée par la francophonie et les partenaires au développement, qui a couté 40 milliards à notre pays (Partenaire Technique et Financiers 20 milliards, Etat béninois 20 milliards) ? Mes appréhensions sont sérieuses sur la gravité de la situation.

2- Conclusion

C’est au regard de ce qui précède que je voudrais solliciter de la Haute Juridiction, qu’elle déclare contraire à la Constitution du 11 décembre 1990, la  loi N° 2017-08 portant identification des personnes physiques en République du Bénin au motif que le président de la République a méconnu les articles 117 et 121 de la Constitution et que la loi en cause ne peut recevoir en l’état application.

En vertu des dispositions de l’article 122 de la Constitution qu’il plaise donc à la Cour de déclarer inconstitutionnelle la loi N° 2017-08 du 19 juin 2017 portant identification des personnes physiques en République du Bénin et de déclarer l’installation des membres de la Commission Nationale de Supervision nulle et non avenue.La promulgation faite par le chef de l’Etat étant nulle et de nul effet.

Une prompte réaction de la Haute Juridiction libèrera le peuple béninois très inquiet de la démarche solitaire et opaque du Gouvernement sur une question aussi sensible que l’identification des personnes physiques et la confection de la liste électorale confiée en catimini et en toute illégalité à SAFRAN.

Telle est, Monsieur le Président, la substance du présent recours en inconstitutionnalité, que j’ai l’honneur de soumettre à votre haute appréciation.

Sylvestre Kinyidé BIAOU

4 réponses

  1. Avatar de ALLOMANN
    ALLOMANN

    Tu as tiré à terre Biaou, comme dirait mon ami Digbeu…A force de chercher coûte que coûte des poux sur la tête du Président Talon, on finit par se fourvoir dangereusement….une belle leçon aux contempteurs automatiques…de Pata…

  2. Avatar de EU
    EU

    Voila un autre filou qui n’a pas l’information et au lieu d’aller à sa recherche, se mets dans des élucubrations inutiles. Cette loi a été belle et bien déclarée conforme à la constitution par la décision de la cour constitutionnelle N° DCC 17-116 du 1er juin 2017.

  3. Avatar de Gont Gont
    Gont Gont

    Bravo Sylvestre. Je suis très fier de toi.
    Tu fais du bon boulot.
    Très bel article. Maintenons ainsi la veille citoyenne.

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