Depuis la publication du communiqué du conseil des ministres qui accuse l’ancien président du Conseil d’administration de la Cnss de perception de commissions occultes, des inquiétudes habitent les membres du Syndicat national des travailleurs de l’administration centrale des finances (Syntracef)Interpellé par le bureau dudit syndicat pour avoir des explications, Laurent Mètognon a apporté des clarifications qui ont dissipé les inquiétudes des uns et des autres. C’était hier mercredi 08 novembre 2017 au Ministère de l’économie et des finances à Cotonou, à la faveur d’une assemblée générale extraordinaire.
Les membres du Syndicat national des travailleurs de l’administration centrale des finances (Syntracef) sont rassurés. C’est du moins ce que l’on peut dire aux sorties de l’assemblée générale extraordinaire dudit syndicat, organisée hier jeudi 08 novembre 2017 dans l’enceinte du Ministère de l’économie et des finances à Cotonou. En effet, après la publication du communiqué du conseil des ministres qui incrimine l’ancien président du Conseil d’administration de la Cnss de perception de commissions occultes, les membres du Syntracef étaient dans le doute. C’est donc pour avoir sa version des faits que le bureau exécutif a interpellé Laurent Métognon.
Dans une salle pleine à craquer, l’ancien Secrétaire général du Syntracef a apporté des clarifications aux uns et aux autres. Après s’être indigné du rapport d’enquête produit par l’Inspection générale des finances, sur lequel s’est fondé le conseil des ministres, il a fait remarquer que le pouvoir en place est fidèle à sa conviction, celle de gouverner avec la ruse et la rage.
« Les ministres d’Etat Bio Tchané et Irenée Koupaki, puis Adidjatou Marthys qui ont été mes patrons au Ministères des finances, savent que l’inspection générale des finances ne peut pas enquêter sans écouter les présumés mis en cause. Je suis étonné que l’on parle du rapport de l’IGF qui ne m’a jamais écouté », a-t-il déclaré.
La vérité des faits
Abordant le fond du dossier, Laurent Mètognon a expliqué que pendant qu’il a été Pca de la Cnss, deux placements de dépôts à termes ont été fait auprès de la Banque internationale béninoise pour l’épargne (Bibe). Le premier d’une valeur de 3 milliards le 17 septembre 2014, et le second en 2015 d’une valeur de 13 milliards. Au moment où, poursuit-il, l’équipe des administrateurs dont il était le président quittait les fonctions en novembre 2016, la Bibe avait déjà fait des versements d’intérêts d’environ 1 milliards 500 millions. Selon ses explications, au moment où le Conseil d’administration qu’il dirigeait autorisait ces deux placements, ladite banque n’était pas en faillite.
« L’argument de la supposée faillite évoquée par le ministre des finances n’est pas fondé », s’est-il désolé.
A cette époque, la banque se portait bien puisque soutient Laurent Mètognon, la commission bancaire de l’Uemoa qui a affirmé que la Bibe était dans un mauvais état de santé, a par la suite produit un rapport qui a été envoyé au conseil d’administration de la Cnss, par les soins du ministre des finances de l’époque. Selon ce rapport, après restructuration la Bibe disposait d’un atout fructueux pour des opérateurs économiques, a laissé entendre l’ancien Sg du Syntracef.
Procédure du placement mise en branle
Rappelant la procédure de placement des dépôts à termes, il a indiqué que lorsqu’une banque sollicitait un placement, elle s’adressait à la direction générale de la Cnss comme la correspondance de la Bibe du 23 août 2014, adressée à la direction de la Cnss. C’est lorsque l’ensemble du dossier est étudié par la direction générale avec avis favorable, que le directeur général introduit une communication auprès du Conseil d’administration. Et ce n’est qu’après cette étape que le Conseil entre en scène.
Ensuite, le Pca convoque une session extraordinaire du Conseil. C’est pendant cette session que le directeur général et le directeur financier et comptable, font la communication et motivent leur décision. Il s’en suit un débat interne à l’issue duquel une décision est prise et arrêtée. Cette décision affirme Laurent Mètognon, est prise par l’ensemble des administrateurs qui contresignent le document et envoient un rapport de la session au ministre de tutelle.
« Je m’étonne alors des 71 millions de commission de rétrocessions occultes dont le Conseil des ministres parle », s’est-il désolé.
Après ses explications, le secrétaire général du Syntracef, Malèhossou, a rassuré Laurent Mètongnon du soutien des syndiqués pour que cette affaire connaisse un aboutissement certain et singulier. « Vos explications viennent davantage conforter notre position. Aux affaires, vous avez montré votre intégrité et loyauté vis-à-vis de vos syndiqués et de la population béninoise » a-t-il témoigné, avant d’inviter les uns et les autres à la mobilisation au moment opportun.
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