Depuis le vote de la loi N°2017-39 portant production, importation, commercialisation et utilisation de sachets en plastiques non biodégradables vendredi dernier, des voix ne cessent de s’élever pour en saluer le bien fondé.Dans une interview accordée à notre rédaction, Eric Houessou président de l’Association béninoise pour la défense des consommateurs (ABDCo), a expliqué que le vote de cette loi constitue une véritable avancée pour le pays, ajoutant que les habitudes béninoises en seront positivement bouleversées.
Lnt : Vendredi dernier les députés ont voté à l’unanimité la loi N°2017-39 portant production, importation, commercialisation et utilisation des sachets plastiques non biodégradables. Quelles sont vos impressions en tant que président d’association de défense des consommateurs ?
Eric Houessou : Mes impressions sur ce vote sont positives, d’autant plus que les députés sont conscients de l’influence néfaste de ces sachets plastiques non biodégradables sur la santé des populations et les changements climatiques. Etant eux-même au quotidien en contact avec la population, les politiques ont vu le nombre de personnes qui sont passées de vie à trépas à cause de ces sachets plastiques. Ce qui les amenés sans doute à voter à l’unanimité cette loi. Vraiment, c’est une avancée pour notre pays. J’espère que cette dernière (la loi votée) prendra rapidement les deux autres étapes pour sa mise en vigueur. Je veux parler du contrôle de constitutionnalité par la Cour constitutionnelle et de la publication de cette loi dans le journal officiel.
Croyez-vous comme certains que cet aboutissement est l’effort des uns et des autres, notamment des associations de défense des consommateurs ?
Ce serait prétentieux de le dire car les vrais acteurs sont là. Nous avons certes, chacun à en ce qui le concerne, joué un rôle pour que cette loi soit votée, mais dire que nous en sommes les acteurs principaux, ce n’est pas reconnaître à César ce qui est à César. Nos actions en la matière ont porté leur fruit, nous pouvons par conséquent nous en réjouir. Par ailleurs, il faut dire que cette loi est venue renforcer les actions des associations de défense des consommateurs, notamment celles de l’Association béninoise pour la défense du consommateur (ABDCo), parce que nous l’attendions il y a longtemps. Elle est la bienvenue. Nous attendons maintenant sa promulgation pour que les choses se passent à merveille.
Ne pensez-vous pas que l’application de cette loi, bien évidemment si elle est promulguée, va créer des remous au sein de la société eu égard aux habitudes des uns et des autres ?
Je suis conscient de ce que cette loi viendra bouleverser les habitudes des béninois, mais il faut que nous en arrivions à cela car c’est une question de santé publique. Cela rentre dans le cadre du sens du bien-être des populations. De plus, pour pallier à ces sachets dangereux pour la santé, nous avons des alternatives. Nous pouvons servir dans du papier pour les commerçantes de beignets et autres, dans des sachets biodégradables qui sont disponibles. Pour nous consommateur, nous devons toujours avoir le réflexe d’avoir sur soi un sac pour d’éventuels achats. Ce faisant, les habitudes pourront changer pour le bonheur de tous.
Que comptez-vous faire concrètement au sein de votre association pour que le consommateur lambda puisse être imprégné de cette loi après sa promulgation ?
Nous allons faire ce que nous avons l’habitude de faire dans notre association, comme on l’a fait concernant la Loi 2007-21 du 16 octobre 2007 portant protection des consommateurs en République du Bénin. Nous avons mis à la disposition des consommateurs un exemplaire de ladite loi. Nous allons faire le même exercice en ce qui concerne la loi N2017-39 portant interdiction de production, d’importation, de commercialisation et d’utilisation des sachets plastiques non biodégradables, afin que les consommateurs puissent appréhender ces 20 articles et ne pas tomber sous le coup de la loi. Aussi, des sensibilisations seront faites afin d’expliquer aux consommateurs le bien-fondé de cette loi. Une fois qu’ils verront son bien-fondé, je crois que c’est à bras ouvert qu’ils vont changer ce comportement. Nous n’avons pas le choix, nous devons nous adapter parce que c’est une question de santé. Nous devons changer nos comportements afin de bien nous porter.
Quel message avez-vous à l’endroit des consommateurs qui doivent désormais changer leurs habitudes ?
Permettez-moi d’abord de remercier les députés pour avoir votée cette loi, Sandra Idossou pour sa pétition dont j’ai été signataire, et les autres signataires de ladite pétition pour leur lutte inlassable vis-à-vis desdits sachets. Aux consommateurs, je les invite à sensibiliser ceux qui ne comprennent pas la langue de Molière, afin que ceux-ci puissent toucher du doigt la réalité de cette loi qui fera d’énormes biens à la population béninoise
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