Mise sous mandat de dépôt de Mètongnon: « C’est ce qui était préparé…» selon Azatassou

Les « placements hasardeux » à la Cnss ont pris une autre tournure depuis le soir du jeudi 23 Novembre 2017. Après sa présentation au procureur de la République, Laurent Mètongnon est mis sous mandat de dépôt etséjourne à la prison civile de Cotonou en attendant d’être jugé le 19 Décembre prochain. Approché, Eugène Azatassou, membre du Front pour le sursaut patriotique (Fsp), soupçonne à travers cette décision un acte politique contraire aux textes de loi.

Publicité

Lnt : Eugène Azatassou, votre camarade Laurent Mètongnon membre du Front pour le sursaut patriotique (Fsp) a été jeté en prison dans la nuit du Jeudi 23 Novembre 2017 dans le dossier de la Cnss, en attendant son jugement. Vous vous attendiez à une telle fin ?

Eugène Azatassou : Est-ce que je m’attendais à cela. Je dirais oui et non. Non parce que compte tenu de ce qu’il y a dans le dossier et du fait que le conseil des ministres a déjà condamné notre camarade sur la base de rétro-commissions estimées à soixante-onze millions, qui par la suite sont devenus deux millions cinq cents mille francs avec une bouteille de champagne, et étant entendu que ces deux millions cinq cents et la bouteille de champagne auraient été transmis par le biais d’un intermédiaire qui a tout nié en bloc, et qu’il a été montré que notre camarade dont nous n’avons jamais douté de la probité n’avait pas été en contact avec ces rétro-commissions, nous pensions qu’on aurait pu ne pas le garder à vue… peut-être le mettre sous convocation. Mais ça été le contraire.

Sur la base de ce dossier, on a pensé qu’il n’y a aucune nécessité de mandat de dépôt, un mandat de dépôt émis pour un soit disant flagrant délit. Selon la loi, normalement, le flagrant délit devrait être jugé immédiatement après avoir été signifié mais cela a été renvoyé au 19 Décembre 2017. Sur la base de tout ça, nous ne nous attendions pas à un tel aboutissement de ce dossier. Mais « oui », parce que depuis le départ nous avons vu venir la volonté de salir Laurent Mètongnon, de le détruire et de détruire le Fsp. Déjà, dès le conseil des ministres nous avons vu cela venir.

Un dossier de ce genre ne se gère pas en conseil des ministres. Le conseil des ministres n’est pas un tribunal pour déjà décider de qui est coupable et qui ne l’est pas. Le ministre des finances a fait sa sortie pour se justifier sur le dossier. Tout cela montrait déjà de l’acharnement. Qui plus est, dès que notre camarade a voulu s’expliquer sur la radio Soleil fm qui était déjà brouillée, et spécifiquement quand il a voulu s’expliquer sur la radio Capp fm, cette radio a été brouillée pour la circonstance.

Publicité

Donc nous avons vu clairement et le peuple béninois a aussi vu qu’il s’agissait de ne pas faire entendre le son de cloche de Laurent Mètongnon. C’est donc un acharnement et on pouvait s’attendre à tout dans ce dossier… dans ce sens on n’a pas été surpris du fait qu’il soit jeté en prison. C’est ce qui était préparé et cela apparait comme un aboutissement logique de tout le processus qui a été entrepris.

Quel est le moral des militants du Fsp depuis ce Jeudi ?

Nous ne sommes pas face à un pouvoir que nous combattons juste parce que des têtes ne nous plaisent pas. Mais nous combattons une gouvernance, une politique. Et cette action sur Laurent Mètongnon et donc sur le Fsp nous démontre que nous avons vu juste, parce que c’est un acte attentatoire à la liberté. Laurent Mètongnon est un prisonnier politique. Et lorsqu’un pouvoir commence par faire des prisonniers politiques, il faut le combattre. Cela nous amène à beaucoup plus de détermination à mener le combat pour que notre peuple renoue enfin avec les libertés fondamentales.

Le Fsp avait lancé un ultimatum pour l’organisation des Etats généraux de la nation qui expire le 31 décembre 2017. Le dossier « Mètongnon » ne vient-il pas noyer cet ultimatum ?

Il faut expliquer ce que nous mettons dans cet ultimatum. Nous voyons un pouvoir à la dérive des normes communément admises, par rapport aux conclusions essentielles de la conférence nationale de février 1990. Un pouvoir à la dérive du point de vue de la gestion économique, politique, des libertés fondamentales et de la démocratie.

Au lieu de voir cela se dégrader ou finir par des mouvements, la répression, des emprisonnements et peut-être des assassinats, au lieu de laisser aboutir ce processus pour que le peuple subisse la torture, nous avons pensé qu’il fallait proposer en même temps un terme. C’est pour que l’on s’asseye et que l’on revoit la donne de façon la moins douloureuse possible pour notre population… étant donné l’accélération des dérives et la façon dont le pouvoir se comporte, nous pensions que c’était un délai raisonnable pour convoquer ces assises. Par rapport à ça, la situation qui est arrivée à notre camarade Laurent Mètongnon ne vient que confirmer le fait que nous avons vu juste en disant qu’il faut qu’absolument tout le monde se rasseye. Mais le pouvoir au lieu d’aller dans ce sens se radicalise et se débat pour conserver sa politique néfaste et empêcher toute voie discordante.

Ce n’est pas la voie pour régler ce problème, parce que le pouvoir attaque au lieu de regarder froidement la situation et de faire asseoir l’ensemble de la population. La situation en cours n’émousse en aucun cas notre ardeur. Au contraire, ça prouve que nous avons vu juste et ça décuple notre détermination à nous battre afin que les états généraux soient une réalité.

4 réponses

  1. Avatar de bocco
    bocco

    QUE Talon fasse emprisonné tout ce monde la .Ce sont eux qui refusent le développement de ce pays. Les intellectuels tares qui au nom du droit de l’Homme détournent les deniers publics.

  2. Avatar de FOLKLORE
    FOLKLORE

    Vite, ressortez les commentaires de AZATASSOU quand Yayi BONI a embastillé ADOVELANDE, le Procureur et tous les autres ! C’est vraiment le moment de les ressortir pour apprécier la pertinence de la défense de ces grands militants des droits de l’Hommes

  3. Avatar de ALLOMANN
    ALLOMANN

    Le terme de votre ultimatum est attendu et on jugera de la pertinence de ces oukases, proférées par des gens qui, hier seulement, ont assassiné Dagnivo et Mme Agbossou, crimes non élucidés depuis lors et pour lesquels Azatassou, face d’ananas, devrait répondre….en qualité de donneur d’ordres des basses manoeuvres de son ancien patron

  4. Avatar de Paul Ahéhénou
    Paul Ahéhénou

    Talon est venu trop tard dans un monde trop vieux. Il s’en rendra compte, peut-être trop tardivement. Hélas!!!

Répondre à Paul Ahéhénou Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité