Réforme du système partisan au Bénin : « Un véritable serpent de mer… »

L’émission sociopolitique Carte sur table de la radio Océan Fm., a reçu l’économiste et politologue Antoine Adoukonou ce dimanche 05 novembre 2017. L’invité a abordé la situation critique à la Cnss, le Ravip, le nouveau gouvernement de Talon, le projet de budget général de l’Etat qui s’élève à 1.800 milliards, la colère des syndicats et des forces du sursaut patriotique, le bilan du Pag et l’opposition qui se forme autour de Candide Azannaï. L’échec de la réforme du système partisan est imminent selon le politologue.

Le gouvernement travaille à réformer le système partisan. Il est soutenu dans cette politique par le président de l’Assemblée nationale, Maître Adrien Houngbédji. Ce dernier profite des tribunes officielles pour rappeler l’exigence de la réforme du système partisan, dont la finalité selon ses propos est de permettre aux partis d’animer la vie politique du Bénin comme le prescrivent l’article 5 de la Constitution du 11 décembre 1990 et la loi n°2001-21 du 21 février 2003, portant Charte des partis politiques. Loin de battre en brèche les avantages de cette réforme du gouvernement portée par le parlement béninois, Antoine Adoukonou exprime ses inquiétudes sur l’aboutissement de la réforme du système partisan.

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« J’espère que ça ne devient pas un serpent de mer », a affirmé l’invité de la radio Océan Fm, très dubitatif. Il a poursuivi en rappelant que tout le monde parle de ce mal (système partisan Ndlr), mais que personne n’est prêt à entreprendre quelque chose. D’après lui, en dehors du président de la République personne d’autre n’est prête pour cette réforme. Pour justifier son argument, il a indiqué que le Parti du renouveau démocratique (Prd) pouvait initier une proposition de loi dans ce sens.

Résistance probable face à la réforme Talon

La réforme du système partisan annoncée par le chef de l’Etat ne passera pas si facilement, comme le pressent Antoine Adoukonou. Il a soutenu avoir dit que la révision de la constitution ne sera effective qu’en 2019.

« Lorsque que vous voulez faire des réformes, dites-vous que vous avez créé deux camps : le camp des réformateurs et le camp des réformés. Les réformés ne vont pas croiser les bras… », a martelé le politologue qui dénonce une certaine hypocrisie au sein de la classe politique.

Il confie que « le système partisan actuel, aussi mauvais soit-il, est entretenu par des gens ». Antoine Adoukonou note que la réforme peut profiter au Prd, Madep, Rb qui ont installé des partis ethniques régionaux. Les autres députés de l’assemblée nationale peuvent rejeter prétextant qu’ils risquent de se mettre une corde au cou en votant pour la réforme du système partisan. Car détaille-t-il, la réforme préconisée par Patrice Talon ne favorise pas l’élection d’un député dans sa circonscription électorale, quelles que soient ses opérations de charme dans ladite circonscription. « La réforme impose, hormis les suffrages obtenus dans votre circonscription électorale, un nombre de suffrage au plan national et cela devient difficile », a soutenu Antoine Adoukonou.

Déception dans le rang des soutiens de Talon

Ouvrant une brèche sur la position de Candide Azanaï l’un des opposants au régime de la rupture, l’invité d’Océan Fm estime qu’il est trop tôt pour ce dernier de partir d’un gouvernement dont il a travaillé à l’avènement. « Il est facile pour Azanaï d’amener les gens au pouvoir, mais il est difficile pour lui de gérer le pouvoir avec eux. Il a pris trop de risques pour Talon, au point de perdre sa vie. Ce n’est pas facile de travailler pour que les gens viennent au pouvoir, il faut être un acteur public » a-t-il détaillé.

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Reconnaissant que la rupture du président de Restaurer l’espoir d’avec son ex mentor est le signe d’un mécontentement, Antoine Adoukonou affirme : « Nous tous qui avons soutenu Talon, est ce que nous sommes tous satisfaits. Moi qui vous parle, est-ce que je suis satisfait. J’attends beaucoup de Patrice Talon… ».

A propos de cette attente non satisfaite, l’économiste-politologue a indiqué que la formation du nouveau gouvernement du chef de l’Etat a fait aussi des mécontents parmi les députés membres du Bmp, qui ont commencé par se repositionner parce qu’ils ne sont pas pris en compte.

Sur la question de la grève des travailleurs

Antoine Adoukonou fait savoir que ceux qui exercent ce droit de façon fantaisiste comprennent qu’ils attirent l’attention des députés qui peuvent voter pour sa suppression. Il a invité le gouvernement à travailler pour protéger les droits contenus dans la Constitution. Selon ses dires, les syndicats font partie des groupes de pression qui font dandiner le gouvernement. A cet effet, il est impérieux que les deux parties travaillent à harmoniser leurs points

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