Patrice Talon a encore mis les pieds dans les plats. Au cours de la dernière visite de la Directrice générale du Fonds monétaire internationale (Fmi) Christine Lagarde au Bénin, le Chef de l’Etat a assimilé les mesures sociales à une distribution d’argent.Cette compréhension du social qui est bien loin des revendications actuelles des populations, trahit un président déconnecté de nos réalités et surtout prêt à honnir ses compatriotes chaque fois qu’il en a l’occasion.
L’arrivée de la Directrice générale du Fmi au Bénin, a permis au Chef de l’Etat d’afficher une fois encore la mauvaise impression qu’il a de ses compatriotes. En effet, au cours de la conférence de presse animée conjointement avec la patronne de Fmi, Patrice Talon a trouvé l’occasion de dénigrer les Béninois.
« Il faut avouer que nous avons nous même de grandes ambitions dans les domaines de la santé et de l’éducation. Je vais rappeler aux uns et aux autres que les investissements dans le secteur social ne seront pas à travers les distributions d’argent, parce qu’au Bénin c’est bien malheureusement ce qu’on entend par mesures sociales », a-t-il répondu suite à une interpellation du Fmi sur les investissements du gouvernement sur le plan social.
Cette réaction du président de la république assimile les Béninois à des gens habitués à la facilité, et qui attendent que le gouvernement leur partage de l’argent. Cette lecture, sauf si l’intention est de saboter les Béninois, n’a rien d’exact. Hier et aujourd’hui, les revendications que les populations exposent dans les grognes, les rues, les rencontres avec les dirigeants du pays, se focalisent sur les mesures du gouvernement pour leur faciliter l’existence.
A l’instar des citoyens des autres pays, elles veulent payer l’eau et l’électricité à des coûts favorables à leur pouvoir d’achat, se soigner à des coûts très réduits, avoir des micro crédits pour mener des activités génératrices de revenus, bénéficier d’écoles pas trop chères et manger à leur faim. Très peu de Béninois bénéficient même de faveurs de la part du gouvernement pour vivre, et ne sont donc pas habitués à attendre quoique ce soit de ce gouvernement. D’ailleurs, on les entend souvent dire « je n’attends rien du gouvernement, c’est mon travail quotidien, ma peine qui me nourrit ».
En dehors donc de quelques courtisans et des partisans du candidat Patrice Talon qui ont été bluffés par les discours de campagne annonçant l’arrivée de conteneurs d’argent venant de chez Kadhafi une fois Patrice Talon élu, aucun Béninois n’attend une telle faveur. Lorsqu’un président censé être le porte parole et principal avocat de ses compatriotes dit ces choses, c’est une grosse injure.
Et de trois !
Mais cette déclaration ne devrait surprendre personne. Depuis le 26 avril 2016, date de son audience à l’Elysée avec François Hollande, Patrice Talon a instauré la diplomatie de l’humiliation pour son pays. Devant Hollande ce jour en effet, il a affirmé que son pays est un désert de compétence(à lire ici) et a appelé la France au secours pour l’aider à avoir certaines compétences dans des domaines donnés. Le 13 juillet 2017 à la présidence de la république à Cotonou, Patrice Talon recevait Doris Leuthard, présidente de la Confédération Helvétique. Et il a encore lancé une petite phrase humiliante. En voulant parler des difficultés actuelles, il affirma en effet que son pays (Le Bénin-Ndlr-), est « sinistré ». Devant Christine Lagarde, le voici avec un autre numéro, faisant passer le fier peuple béninois pour une troupe de mendiants. Tout se passe comme si Talon œuvre en permanence à discréditer ses compatriotes. Un père de famille qui humilie ses enfants et sa femme chaque fois qu’un étranger vient à la maison, n’est pas un bon père de famille… Et qu’il se le tienne pour dit
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