L’émission sociopolitique ‘’90 minutes pour convaincre’’ de la radio nationale, a reçu ce dimanche 10 décembre 2017 deux praticiens du droit qui ont opiné sur l’affaire Mohamed Atao Hinnouho. Il s’agit de Alain Orounla et Charles Badou, avocats au barreau de Cotonou. Si pour le premier c’est une coïncidence qu’on pourrait prendre pour de l’acharnement politique, pour le second on ne saurait parler de traque aux opposants. C’est plutôt une répression à une infraction.
Actualité oblige, l’émission ‘’90 minutes pour convaincre’’ de ce dimanche 10 décembre 2017, a été consacrée au dossier Atao qui fait la UNE des débats depuis quelques jours. Me Alain Orounla et Me Charles Badou qui étaient les deux invités de cette émission, ont fait leur lecture de cette affaire. Selon le premier, s’il est vrai que l’immunité n’est pas l’impunité, la coïncidence pose problème et peut à raison donner lieu à des interprétations. On peut penser à de l’acharnement politique. L’homme est de la minorité parlementaire et a clairement affiché sa position vis-à-vis du pouvoir en place, comme certains de ses collègues députés. Le second invité s’est dit surpris par le développement de son vis-à-vis. Pour lui, on ne saurait parler de traque aux opposants et crier au complot politique. Sinon on tiendrait le même discours dans le cas des femmes d’Adjégounlè qui ont été traduites devant la justice pour commercialisation de médicaments dangereux pour la santé. C’est la répression à une infraction. Il faut donc s’en tenir aux faits. En s’appuyant sur l’exemple de Orou Sé Guéné, Me Charles Badou explique que ce n’est pas pour la première fois qu’une poursuite est engagée à l’encontre d’un élu du peuple.
Mais cet exemple a été balayé du revers de la main par Me Alain Orounla qui rappelle que ce dernier était en odeur de sainteté avec le régime d’alors, qui avait fait obstruction à la justice dans ce dossier en renforçant sa sécurité. Mais il a fallu qu’il ait des ennuis avec Yayi pour être abandonné et livré à la justice juste après la fin de son mandat au parlement. La suite, c’est qu’il a passé des mois derrière les barreaux avant de recouvrer sa liberté. Badou estime que si Yayi a fait obstruction à la justice, Patrice Talon n’est pas dans cette logique.
Pour rappel et selon les déclarations du responsable de la sous-direction de la brigade économique et financière, un agent de santé aurait été surpris avec des dizaines de tonnes de médicaments contrefaits dans le département du Plateau. L’intéressé aurait avoué que son fournisseur est à Cotonou. C’est alors que les enquêtes ont conduit les officiers de police judiciaire dans l’un des domiciles du député Atao Hinnouho Mohamed, dans l’après-midi du jeudi 07 décembre 2017 pour perquisition.
Ils auraient reçu des informations faisant état de ce qu’un stock de faux médicaments s’y trouvait. La résistance des populations a malheureusement fait reculer les policiers. Dans la foulée, une convocation pour se présenter à la brigade économique et financière le lendemain vendredi a été adressée au député d’Akpakpa. Les flics ont procédé le même jour à des fouilles dans ses magasins, où des cartons de médicaments auraient été saisis.
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