La réal politique est un monde dans lequel les actes ne sont pas à interpréter au premier degré. Il faut éplucher et analyser en profondeur les actes et discours des uns et des autres, pour être capable de déceler les contenus inavoués. Un analyste politique qui a requis l’anonymat, nous a confié les véritables raisons du déclenchement de l’actuelle ‘’lutte contre la corruption’’ au Bénin. En substance, il explique que cette initiative unidirectionnelle orientée essentiellement vers les opposants au régime, vise à les anéantir tout les potentiels opposants, en déstabilisant leurs activités économiques.
La destruction des opposants ou concurrents en politique, est une stratégie ancestrale, très bien appliquée de part le monde. Elle consiste à trouver des prétextes pour jeter en prison, s’en prendre à des activités économiques, décrédibiliser, humilier, les concurrents, en vue des échéances électorales. Tout le monde sait pourtant l’importance de l’argent dans toute campagne électorale. Dictature ou pas, tous les régimes y passent. En 2012, notre analyste rapporte que le président français au pouvoir avait recouru à cette pratique pour mettre hors d’état de nuire Dominique Strauss Kahn. Ce dernier en sa qualité de directeur du Fonds monétaire international Fmi, à l’époque des faits, était crédité d’un sondage favorable. Il était présenté comme le candidat du parti socialiste capable d’évincer celui de l’Ump au pouvoir.
Et c’est contre toute attente qu’une affaire de mœurs le concernant à éclaté, salissant à jamais sa réputation et hypothéquant par la même occasion son avenir politique. Même si le président au pouvoir n’avait finalement pas remporté les présidentielles de 2012, il était au moins sûr d’avoir écarté de la course celui que les sondages présentaient comme éminemment dangereux. Pareil au Rwanda, au Burundi et même au Zimbabwé, à travers des affaires cousues de fil blanc et collées aux concurrents politiques.
L’application de la même stratégie par la rupture
Notre analyste indique ensuite que le régime de la rupture a recouru et continue d’ailleurs de le faire, à cette technique qui a réussi ailleurs. C’est ainsi que l’idée de lancer les opérations ciblées ; prétendument de lutte contre la corruption, l’assainissement des finances publiques, le blanchiment d’argent, etc., est née. Elles doivent servir de prétexte pour faire la chasse aux sorcières. Des sorcières que tout le monde sait… Des séances de fouilles et même d’archéologie, se sont donc imposées dans certains cas, pour réussir à dénicher des poux sur tête de chauve. Sébastien Germain Ajavon a été le premier à payer le prix de cette recette. Une affaire rocambolesque de 18 kg de cocaïne lui est tombée dessus par un jour ensoleillé d’octobre 2017. Après la suite que tout le monde sait, le mis en cause a porté plainte contre x pour que la lumière soit faite au cours d’un procès sur l’origine de la drogue trouvée. Mais naturellement, les accusateurs d’hier ont bloqué la manifestation de la vérité.
Et comme pour saler l’addition, l’agrément de son terminal de Djèffa a été retiré. En plus de la traque organisée sur sa chaîne de télévision Sikka et le piratage de la radio Soleil Fm. Notre analyste explique par ailleurs que Laurent Mètongnon fait partie de ceux qui ont concouru à l’avènement du nouveau départ au pouvoir. Mais pour avoir constaté des dérapages entre les promesses de campagne et la réalité de la gouvernance Talon, il s’est rangé dans le camp de ceux qui très tôt ont dit que « ce n’est pas ce qui nous avait été promis ». Son implication dans les actes de dénonciations des dérives du pouvoir au sein du Fsp, lui a valu le procès extraordinaire sur lequel tout esprit lucide peut se faire une idée. Le pouvoir confirme chaque jour sa détermination à éreinter toute concurrence.
Résignation ou exile, faites vos jeux…
Selon notre analyste politique, la méthode rwandaise ne laisse généralement que deux choix aux opposants, hormis le trépas : la résignation ou l’exile. Les actuels persécutés, à défaut d’être soumis à une inquisition permanente, seront donc poussés à la fuite comme un certain Léhady Soglo… En somme, conclu l’analyste, la prétendue campagne de lutte contre la corruption actuellement en vogue au Bénin n’est qu’un outil de punition, dont use et abuse à volonté le pouvoir Talon contre les ‘’rebelles’’. Il défi d’ailleurs quiconque de le contredire, puisque convaincu que cette lutte n’inquiétera jamais les laudateurs et flagorneurs du pouvoir, qui pour parler comme Mme Rosine Soglo, traînent de très grosses et sales casseroles
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