Longtemps rêvée, l’ambition de l’ancienne gloire africaine du football est finalement comblé. ‘Mister George’ comme on l’appelle affectueusement doit succéder dès janvier 2018 à Ellen Johnson Sirleaf. C’est dire qu’après la gloire du ballon rond, Mister George s’assoira désormais parmi les dirigeants du continent et même du monde. Mais sa joie ne sera que de courte durée puisque le nouveau président du Libéria hérite d’un pays où tout est à faire. Un pays qui après la longue guerre civile a aussi connu l’épidémie d’ebola et des inondations. C’est plus une fonction d’entrepreneur que de président qui attend l’ancien sénateur de Monrovia.
En effet, le plus dur commence pour le nouveau président et son équipe. Il sera installé le 22 janvier 2018, date de fin du mandat de l’équipe gouvernementale installée par décret de la présidente sortante en vue de gérer la transition. A peine sera-t-il installé que le président WEAH devra se mettre au travail. En effet, les attentes sont nombreuses dans ce pays ou la guerre civile déclenchée en 1989 a fait plus 250 000 morts. Plus récemment, le pays a été largement touché par l’épidémie de la fièvre à virus Ebola dont les conséquences sont encore perceptibles notamment dans les comtés frontaliers de la Sierra-Leone. Tout est urgent au Libéria. Le pays manque d’infrastructures de base. Celles qui ont résisté à la longue guerre civile n’ont pas toutes été correctement rénovées donnant à la capitale Moronvia, l’air d’un vieux faubourg. Cette année encore, les pluies ont provoqué des inondations dans divers contés du pays et occasionné plusieurs morts. Aujourd’hui, tous les experts admettent que l’économie est complètement exangue .
Crédité d’une croissance à deux chiffres (plus de 15%) en 2007, le Libéria connaît des problèmes depuis à partir de 2010. Depuis cette période, le taux de croissance en constante baisse a été estimé nul en 2015. L’un des plus gros défis qui attendent le président élu est donc de redresser une économie à l’agonie à cause principalement de l’effet conjugué de deux phénomènes. Il y a les métastases de l’épidémie Ebola qui ont considérablement dépeuplé certaines zones agro industrielles. L’autre coup dur porté à l’économie libérienne, est venu de la chute des cours internationaux du fer et du caoutchouc comptant parmi les principales sources de revenu du pays. Comme, il fallait s’y attendre, les mouvements sociaux se sont multipliés dans le pays notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
LA JEUNESSE : La lutte contre le chômage des jeunes, c’est l’un des points focaux de la campagne victorieuse de l’ex-international libérien. Selon des chiffres officiels français, plus de 80% des libériens n’ont pas un emploi stable. La même source ajoute que plus la grande majorité de ceux qui travaillent n’ont pas un salaire décent. Plusieurs organismes internationaux estiment, en outre, que le chômage touche plus de la moitié des jeunes en âge de travailler. Parmi eux, de nombreux ex-enfants soldats, victimes d’un processus de désarmement et de réinsertion jugé chaotique par nombre d’experts. Exilés en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays de la sous-région où ils dont allés monnayer leurs « talents » de mercenaires, nul doute que beaucoup de jeunes libériens rentreront au bercail avec l’espoir suscité par l’élection de George Weah.
Après le temps des promesses électorales, il faudra agir. Et weah sait qu’il est très attendu sur la question de l’emploi des jeunes. Sur la question, la détermination affichée par le nouveau président ne suffit pas. Il faut bien de l’argent pour financer les programmes de réinsertion, de formation et de création d’emploi au profit des jeunes. Les adversaires de Weah pointent du doigt son manque d’expérience dans la gestion du pouvoir d’Etat comme un sérieux handicap pour le redressement du pays. Le président élu , lui, mise principalement sur sa notoriété internationale grâce au football, pour obtenir l’aide de la communauté internationale dont l’économie libérienne a grandemnt besoin. Weah peut déjà compter sur l’appui de stars internationales du ballon rond dont l’Ivoirien Didier Drogba, l’un des premiers à l’avoir félicité, avant même les résultats officiels.
Laisser un commentaire