Ayant échappé à leurs tortionnaires en Libye, deux jeunes migrants originaires de la commune de Djougou ont témoigné jeudi dernier devant le conseil communal de la ville. Ils s’appellent Billa Seidou et Mohamed Traoré. Ils ont respectivement 24 et 22 ans. Comme les milliers de migrants qui tentent de rejoindre l’Europe par la Libye, ils ont été victimes de l’esclavage dans ce pays du nord de l’Afrique.
Tout commence quand ils quittent leur Djougou natal pour rejoindre l’Algérie en passant par le Niger. Dans ce pays où ils ont séjourné trois mois, ils économisent 300. 000 FCFA en travaillant comme maçon. Avec cette somme, ils rejoignent Zablatar, une ville côtière de la Libye. Mais le séjour à Zablatar tourne au cauchemar.
« Un jour, il y a eu une mésentente entre les conducteurs de zodiacs et les arabes. Ce qui entraîna une bagarre. Des balles blanches ont été tirées et on a enregistré des blessés et même des morts » a raconté Billa Seidou.
Après cette mésaventure, ils finissent dans les mains des policiers libyens qui les jettent dans les camps de prison à Tripoli. Le séjour dans cet univers carcéral leur impose la faim. Ils sont maltraités et nourris à l’eau salée en attendant leur rapatriement. Dans l’intention d’échapper à leur situation, ils tentent de se glisser dans le lot des rapatriés burkinabé mais sans succès.
Ce sont les migrants ivoiriens qui leur ont enfin sauvé la vie.Ils leur donnent de faux pseudonymes et de faux numéros de la Côte d’Ivoire. C’est ainsi qu’ils ont pu quitter Tripoli pour Abidjan. Une fois dans la capitale ivoirienne , les autorités du pays leur remettent 32 milles FCFA chacun .C’est avec cette somme qu’ils ont pu rallier Djougou.
Après avoir suivi le témoignage des jeunes, le maire de la commune Abraham Abishaï, a promis de décourager les démarcheurs qui incitent les jeunes de Djougou à tenter l’aventure. Il a aussi prévu de mettre en place une série de mesures pour arrêter cette migration des jeunes de la commune vers la Libye.
Laisser un commentaire