Vincent Bolloré, proche du président Gnassingbé, aurait délibérément choisi de censurer un sujet sensible, concernant l’opposition togolaise.Le 15 octobre dernier, la chaine cryptée française Canal + diffusait un reportage avec pour sujet principal, les manifestations de l’opposition togolaise contre le président en place, Faure Gnassingbé.
Problème, ce reportage a très vite disparu du replay de Canal, de la chaîne YouTube Canal + et du zapping. Une situation extrêmement rare et exceptionnelle qui a appelé Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur en chef à Canal élu du personnel au comité d’entreprise et membre du bureau de la société des journalistes de la chaîne cryptée à se poser des questions.
Selon toutes vraisemblances, la direction de la chaîne n’aurait en fait pas du tout apprécié le fait qu’un reportage critique sur le président Gnassingbé soit diffusé. La raison ? Vincent Bolloré, propriétaire de Canal +, et le président togolais entretiendraient d’excellentes relations. D’ailleurs, l’entourage du président, qui s’est fait écho de ce reportage, n’a pas hésité à faire savoir qu’il trouvait celui-ci « ni objectif, ni professionnel ».
Malgré les consignes partagées en interne, visant certainement à ne plus jamais rediffuser ce reportage, celui-ci se retrouvera une nouvelle fois à l’antenne au mois de novembre. Un affront pour Bolloré qui aurait ensuite décidé de se séparer de François Deplanck, numéro deux de Canal+ International et d’une programmatrice. Une décision lourde de sens pour les employés Canal et pour monsieur Rivoire qui assure même se souvenir que sa direction lui a ordonné de ne pas attaquer un chef d’Etat africain quand celui-ci sert pour le business.
Pour le moment, Canal + n’a pas réagi de manière officielle, mais une chose est sûre, si les faits sont avérés, Bolloré et consort devront répondre de leurs actes. Le comité éthique de la chaîne a d’ailleurs été sommé de se saisir de ce grave cas de censure par l’ONG Reporters sans frontières.
Laisser un commentaire