Bénin : 31,7% des filles de moins de 18 ans mariées

Le comité de liaison des organisations sociales de défense des droits de l’enfant (Close), avec le soutien de partenaires, a donné une conférence de presse hier jeudi 18 janvier 2018 au Codiam, sur le mariage des enfants et les grossesses en milieu scolaire.Attirer l’attention de l’opinion publique sur les défaillances structurelles qui impactent négativement la vie des enfants au Bénin, et dénoncer les cas graves de violation des droits de ces êtres humains. C’est l’objectif visé par la sortie médiatique du comité de liaison des organisations sociales de défense des droits de l’enfant (Close), appuyé par l’Unicef et des Ong qui militent pour la même cause.

Selon des statistiques présentées par le coordonnateur de Close, Norbert Fanou-Ako, le taux de mariage des enfants chez les filles de moins de 18 ans, est de 31,7% et 8,8% pour les filles de moins de 15 ans au Bénin. Dans le département de la Donga par exemple, 25% des filles de 15 à 19 ans sont actuellement mariées, tandis que dans  le Borgou, il s’agit de 37%.

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Au cours de l’année scolaire 2016-2017, 2763 cas de grossesses ont été enregistrés. On note à ce niveau, que le département des Collines bat le record avec 427 cas sur 32 035 filles inscrites. D’octobre à décembre 2017, le département du Borgou a enregistré 111 cas de grossesses au niveau des apprenants des classes de 6e en terminale, de l’enseignement général. D’autres cas ont été recensés, notamment à Natitingou où un professeur vacataire a écopé de six (06) mois d’emprisonnement assortis de sursis, et d’une amende de 100.000 francs cfa, pour avoir enceinté une élève mineure. En plus de cette peine, l’obligation lui est faite de s’occuper de la fille actuellement enceinte de sep (07) mois.

Les efforts consentis pour enrayer le phénomène

L’Etat a adopté des lois, notamment la loi n°2015-08 du 8 décembre 2015, portant code de l’enfant en République du Bénin. Elle protège tous les enfants contre la mendicité, les violences, les abus, le mariage forcé, les grossesses précoces, l’exploitation économique, etc. Avec l’appui des partenaires dont l’Unicef, le gouvernement a lancé le 16 juin 2017 la campagne Tolérance Zéro au mariage des enfants, pour enrayer ou tout au moins réduire sensiblement les violences que subissent les enfants.

Des actions sont aussi menées par les Ong nationales et internationales, pour la même cause. Le Close par exemple à travers le projet pour la protection des enfants au Bénin, a organisé des émissions radiophoniques sur tout l’ensemble du territoire national afin de sensibiliser les populations sur l’ampleur et les effets néfastes du phénomène. Il a également procédé à la vulgarisation de la loi n°2011-26 du 09 janvier 2012, portant prévention et répression des violences faites aux femmes au Bénin.

Mais le mal persiste, et pour renforcer davantage la lutte, les organisateurs de la conférence de presse d’hier trouvent qu’il faut donner les moyens aux filles de prendre leur propre décision et d’atteindre leur potentiel, mobiliser les familles et les communautés pour un environnement social favorable, répondre aux besoins des filles exposées au risque de mariage, établir et mettre en œuvre un cadre juridique et politique solide pour prévenir le mariage des enfants et soutenir les filles mariées

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Une réponse

  1. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

    Ce sont là les vrais signe de la persistance de la pauvreté et de l’ignorance qui se nourrissent mutuellement.

    Chaque béninois(e) est fils ou fille d’une mère. Quand on connait le rôle déterminant du niveau d’éducation et d’instruction de la mère sur celui de ses enfants, on a le résultat sur les lacunes en germe dans la génération à venir au Bénin.

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