Le retrait du droit de grève à certains fonctionnaires de l’Etat continue de susciter des réactions. Interrogé par Jeune Afrique sur le sujet, Alain Dossou, un juriste spécialiste du droit de travail pense que le droit de grève n’est pas absolu.Pour justifier son postulat, il a expliqué comment ce droit entre en conflit ouvert avec des droits fondamentaux supérieurs comme le droit à la vie, à la sécurité et à la santé. Pour lui, ces droits ne doivent pas être menacés par le précédent. Même l’Organisation Internationale du Travail le reconnaît puisqu’elle affirme que le droit de grève peut être supprimé pour certains agents œuvrant dans des services essentiels comme les services hospitaliers, d’électricité, d’approvisionnement en eau etc.
M Dossou reconnaît cependant que la justice ne figure pas parmi ces services au Bénin. Mais selon lui, les pays ont le droit de définir les services qu’ils jugent essentiels. Les autorités béninoises ont jugé que la justice était pour elles « un élément essentiel du service public ».On ne peut donc pas leur en vouloir a laissé entendre le spécialiste du droit de travail qui partage d’ailleurs l’avis des membres du gouvernement.
Pour lui, en effet, le « droit de grève n’est pas absolu et ne saurait l’être » dans le secteur de la justice. Le législateur peut encadrer un tel droit comme l’a d’ailleurs recommandé l’article 98 de la constitution béninoise.
Par ailleurs, il suggère aux organisations syndicales d’aller en négociation avec le gouvernement pour obtenir des mesures compensatoires à cette interdiction du droit de grève. Pour lui, c’est une alternative qui permettra aux syndicats d’éviter une cuisante défaite à la Cour constitutionnelle, puisque la haute juridiction ne risque pas de prononcer un verdict en leur faveur.
Répondre à ALLOMANN Annuler la réponse