La non-conformité de la loi sur le retrait du droit de grève est une décision fondamentale selon le professeur Frédéric Joel Aïvo. Même si cette décision ne satisfait pas les revendications des travailleurs, elle appelle le pouvoir à dialoguer avec lestravailleurs pour une nouvelle orientation de sa politique. Le professeur de droit constitutionnel Frédéric Joel AÏvo s’est prononcé sur la décision de la Cour constitutionnelle rendue ce jeudi au sujet de la loi sur le retrait du droit de grève à certaines catégories de travailleurs. Dans une explication tôt ce matin sur Radio France Internationale, le constitutionnaliste a indiqué que le parlement a le droit de légiférer.
Mais cette décision de la cour indique clairement selon lui que la Constitution n’habilite pas l’Assemblée nationale à supprimer les libertés fondamentales, ni à supprimer le droit de grève, mais à œuvrer pour les conditions de sa jouissance et à l’aménager
. « Dans un état de droit et notamment en démocratie, le parlement a le droit de légiférer qu’en avançant mais jamais en reculant », a-t-il clarifié rappelant le modèle de démocratie choisi par le Bénin. Le parlement pouvait trouver des mécanismes pour aménager ce droit et ne devrait pas « contribuer à un démantèlement progressif de la Constitution », a affirmé le professeur Aïvo.
Cette décision de non-conformité de la loi querellée est une décision fondamentale de la Cour qui tranche avec le principe de contentieux en droit.
Les exigences de la décision de la Cour
Dans une certaine mesure, la conférence nationale est le produit de la grève, les centrales syndicales utilisent la grève pour projeter le Bénin dans la démocratie. Pour le professeur, tous les propos tenus par l’exécutif dénote d’une position radicale contre la démocratie. Le constat d’après lui est que le gouvernement décide de supprimer les grèves au lieu de choisir la voie de négociation. Il a souligné que le président Talon s’est donné cinq ans et trouve qu’il faut sauter des étapes pour aller vite.
« On parle de la privatisation, des sociétés, du port, Sonacop, des hôpitaux, … », qui d’après son analyse traduit une politique de libéralisation qu’il doute être contenue dans son programme.
La décision de la Cour ne satisfait pas les revendications des travailleurs, mais c’est une opportunité donnée au gouvernement pour s’asseoir et discuter avec les travailleurs afin de donner une nouvelle orientation à sa politique. Parce que le Bénin perdait avec ces mouvements.
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