(Nécessité de rendre publics les salaires des hauts cadres de l’administration) Le décret fixant le salaire des cadres de l’administration contraste avec l’option de la gestion rationnelle prise par le chef de l’Etat depuis son accession au pouvoir. Alors que le peuple est appelé à serrer la ceinture, les directeurs de cabinet, les secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints jouissent d’un traitement salarial faramineux, sans commune mesure avec leurs collègues de même grade ou de même diplôme qui n’ont pas eu le privilège d’être nommés à des postes de responsabilité.
Le décret 2017-510 du 13 décembre 2017 fixe le salaire des Directeurs de cabinet, des Secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints. Comme rémunérations uniques mensuelles de ces cadres nommés dans les ministères, le montant varie en fonction du poste occupé. Ainsi, le directeur de cabinet (DC) d’un ministre est à deux millions trois cent milles (2.300.000) francs Cfa, le Secrétaire général du ministère a pour salaire deux millions deux cent mille (2.200.000). Le Directeur adjoint de cabinet quant à lui empoche un million huit cent mille (1.800.000) et le Secrétaire général adjoint est fixé à un million sept cent mille (1.700.000). C’est en substance le contenu des salaires des collaborateurs des ministres sous le régime de la rupture, tel fixé par le décret signé par le chef de l’Etat Patrice Talon. Dans un contexte de grande morosité et de misère ambiante avec à la clé des plaintes à n’en point finir, il y a lieu de s’interroger.
C’est à juste titre que les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales le qualifient de salaire politique. La publication sur les réseaux sociaux des salaires des directeurs de cabinets, des secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints renforce les supputations sur les rémunérations des hommes politiques qui officient sous le régime de la rupture.
Quand on sait que le chef de l’Etat est dans la logique d’une gestion rationnelle eta recommandé aux citoyens de serrer leurs ceintures, mille interrogations taraudent les esprits.Dès lors, le débat sur les salaires des autorités politiques devient une nécessité absolue. Le gouvernement Talon gagnerait à élucider combien gagnent tous les acteurs politiques qu’il a nommés dans son système. Ceci pour garantir la transparence de la gouvernance.
Quid des salaires des ministres, des Dg, des députés… ?
Le seuil salarial des membres du cabinet des ministres fixé par le chef de l’Etat illustre bien évidemment la thèse d’un salaire exorbitant que prendraient les ministres de la rupture. Face aux multiples questionnements que le sujet suscite, il y a lieu de lever un coin de voile sur les salaires des ministres du gouvernement, des directeurs généraux des sociétés et tous les cadres de l’administration nommés par le système sans oublier le salaire des députés…
C’est devenu si préoccupant pour les citoyens que plusieurs cadres ont interpellé des ministres sur leur salaire. C’est le cas du professeur Simon Tomety qui s’est posé mille questions sur le salaire du ministre des Affaires étrangères. Il constate, dans une lettre ouverte que, ce dernier empoche le salaire de près de quatre cent travailleurs payés au Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) sans se soucier de la misère du peuple pour un minimum de sacrifice à leur endroit.
« Je ne comprends pas Monsieur Aurélien Agbénonci, Ministre des Affaires étrangères, qu’après une si longue et brillante carrière à l’international dans le système des Nations unies pour lutter contre la pauvreté, il rate l’opportunité qui est donnée d’être un modèle de référence pour le devoir de sacrifice envers son pays, sa patrie », a affirmé Simon Tomety dans une lettre ouverte.
Il a rappelé que le président Boni Yayi contenait les ministres dans une grille à moins de deux millions de Francs Cfa. « Je suis très éberlué et ne comprends pas encore qu’un haut représentant du Secrétaire général des Nations unies en Centrafrique puisse être payé à seize millions de FCFA de salaire par mois dans son propre pays. Je ne comprends pas. Est-ce une rumeur ? ».
Cette interrogation interpelle nos gouvernants à rendre publics leurs salaires. Les acteurs nommés à des postes politiques ne peuvent-ils, pas, par souci de transparence, rendre publique leur rémunération annuelle ? Le garde des sceaux, ministre de la justice s’est inscrit dans cette dynamique pendant son bref séjour à l’Assemblée nationale. Alors président de la commission des lois, Joseph Djogbénou a fait publier son salaire et tous les avantages auxquels il avait droit. Combien gagne-t-il, lui et ses collègues dans le gouvernement de la rupture aujourd’hui ?Vivement une association dans notre pays « Publiez ce que vous gagnez »à l’instar de certains pays d’Afrique centrale
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