Condamnation de Michel Gbagbo en Côte d’Ivoire : acharnement contre les perdants ?

Les faits remontent au mois de mai 2016. En effet, à l’époque, Michel Gbagbo, fils de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, assurait que 250 personnes étaient encore détenues dans les prisons » ivoiriennes et que « 300 personnes (…) inculpéeset placées sous mandat de dépôt depuis 2011 étaient portées disparues ». Des propos inacceptables pour la justice qui, deux semaines après la parution de l’entretien, inculpait Michel Gbagbo et Laurent Despas, journaliste français, directeur du site d’informations Koaci.com pour « divulgations de fausses nouvelles ».

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Face à une telle situation, Me Dadje, avocat représentant les deux hommes assurait alors à l’époque qu’il souhaitait faire appel, appelant la Côte d’Ivoire à respecter la liberté de la presse. Assurant que, désormais, les journalistes risquaient la prison pour ne pas partager le point de vue du pouvoir en place, Me Dadje accusait alors son pays de régresser en terme du respect de la liberté de la presse et de droits de l’homme ».

Cependant, la cour d’appel a décidé de ne pas revenir sur la première décision de justice, alourdissant même les peines. Résultat, le fils de l’ancien président ivoirien a été condamné à une peine de six mois de prison ferme ainsi qu’à 500.000 francs CFA d’amende (750 euros) pour « complicité de divulgation de fausses nouvelles » tandis que Laurent Despas a lui été condamné à 10 millions de FCFA d’amende (15.000 euros) par le tribunal correctionnel d’Abidjan, pour « divulgation de fausses nouvelles » et a ainsi été reconnu comme étant le principal responsable.

Face à cette décision, les militants pro-gagbo accusent le pouvoir en place d’une « justice des vainqueurs », à savoir une justice nettement défavorable aux personnalités ayant pris part aux événements de 2010-2011, époque où Laurent Gbagbo avait alors refusé de reconnaître sa défaite électorale. S’en était suivie une terrible crise politico-militaire ayant fait près de 3,000 morts.

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