Suite à l’intervention des forces de sécurité à Glo-Djigbé pour dissuader les populations manifestant contre les montants proposés par le gouvernement dans le cadre du dédommagement de leurs terres pour la construction de l’aéroport de Glo Djigbé, beaucoup de blessés et de dégâts matériels ont été enregistrés. Dans cette interview qu’il nous a accordée, le Chef du village Thomas Gbodjali revient sur les casses qui ont été faites chez lui par les forces de l’ordre. Lisez plutôt.
Monsieur le Cv, présentez-vous à nos lecteurs
Je suis Thomas Gbodjali, le chef du village de Glo Djissoukpa.
Nous sommes venus constater des dégâts à votre domicile. Pouvez-vous nous informer de la situation ?
J’ai été un peu surpris de voir ces dégâts-là, parce que depuis le matin il y avait un soulèvement de la population par rapport au problème de l’aéroport. Et les forces de l’ordre sont venues mater la population. Mais je suis fort étonné de voir ces policiers renter dans les maisons, surtout dans la mienne, pour semer la pagaille. De toutes les maisons qui sont ici, c’est dans la mienne qu’ils ont fait des casses. Mon véhicule a été sérieusement endommagé, ses vitres cassées. Ils sont entrés dans ma buvette et ont cassé les miroirs, cassé les boissons.
Les dégâts sont donc énormes !
Oui ! Deux personnes sont blessées. Il s’agit de l’un de mes fils et une serveuse de ma buvette. Ils ont tous deux des fractures au bras, et on les a transportés à l’hôpital.
Vous dites que vous êtes le chef de village Glo Djissoukpa. Donc vous êtes une autorité politique. Et c’est chez vous seul que les casses sont vraiment criants. Est-ce vous avez eu des problèmes politiques avec le gouvernement par hasard ?
Non ! On n’a aucun problème politique avec qui que ce soit. Nous sommes même de ceux qui sont entrain de sensibiliser les populations pour que l’aéroport soit réalisé. Je suis tellement surpris de voir que ma maison est prise en otage. Je ne sais dans quelle intention ils sont venus faire des casses chez moi. Cela ne peut pas passer inaperçu, j’ai donc déjà alerté les autorités compétentes. J’ai sollicité le service d’un huissier qui va venir faire le constat. Nous sommes dans un Etat de droit.
Les populations témoignent qu’elles ne sont pas d’accord avec les montants proposés par le gouvernement pour le dédommagement du mètre carré des terres. Est-ce que vous pouvez nous dire en détails ces montants ?
C’est seulement mercredi passé qu’on a été conviés à la mairie de d’Abomey-Calavi pour rencontrer le ministre des infrastructures, le préfet et les autorités en charge de la réalisation des infrastructures. C’est au cours de cette réunion qu’ils nous ont dit le montant proposé par le gouvernement pour le dédommagement du mètre carré des terres. A partir du goudron, ils ont proposé 2500f le mètre carré, sur 50 mètres. Puis de 50 mètres à 100m, 2250 frcs. Et de 100m à 1 kilomètre 700 frcs. D’un kilomètre à 2 km, 300 frcs. Et de 2 Kilomètres à 6 kilomètres, 150 frcs. De 6 kilomètres à plus, 100f voire 75f. C’est surtout çà qui a révolté la population.
Propos recueillis par Didier Amoussou
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