L’Afrique entre dans l’ère numérique

Loin de l’image misérabiliste de pays sous-développés, le futur du continent africain semble s’écrire avec des SMS, des smartphones et des ordinateurs. Sans doute la dernière frontière pour les géants de l’informatique.

L’e-commerce en pleine expansion

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Malgré des infrastructures en télécommunication balbutiantes, une immense majorité d’Africains n’ont encore qu’un simple téléphone portable. Malgré tout, le commerce en ligne est un secteur en pleine croissance. Que ce soit l’e-commerce informatique ou dans les autres domaines comme l’habillement, la musique, l’immobilier, etc.

Cependant, le secteur est encore en quête de maturité. Selon Julien Garcier, patron du cabinet d’études de marché Sagaci Research, « L’e-commerce est encore très marginal en Afrique, avec des ventes concentrées sur les portables et quelques produits d’équipement, et dans quelques pays comme l’Égypte, le Maroc, le Kenya et, dans une moindre mesure, le Nigeria. En même temps, s’y développer demande des moyens colossaux. »

Cela n’empêche pas de voir apparaître chaque jour de nouveaux acteurs attirés par un marché qui devrait croître à un rythme ahurissant dans les années qui viennent. La société de recherche eMarketer prévoit une croissance de l’ordre de 20 % à 30 % jusqu’en 2019, soit 4 à 6 milliards d’euros en plus chaque année.

L’Égypte qui représente pour le moment le marché national le plus important du continent avec plus de 1 milliard d’euros recense pas moins de 200 acteurs dans le commerce en ligne. L’Afrique francophone n’est pas reste puisque même les spécialistes de la distribution physique européenne s’y mettent comme Mercure International of Monaco, partenaire de nombreuses enseignes internationales comme Casino, Celio, Go Sport, Adidas.

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La dernière frontière

Samir Abdelkrim, chroniqueur pour le journal Le Monde, est allé à la rencontre de cette nouvelle Afrique, décrite dans sont livre « Startup Lions – au cœur de l’African tech », a pu constater cette mutation qui traverse le continent. Il raconte par exemple que le paiement par téléphone portable est né en Afrique. L’application de micropaiement M-Pesa, incontournable en Afrique, est née d’une volonté des Kenyans exclus pour la plupart des circuits bancaires traditionnels, de pouvoir s’envoyer de l’argent malgré tout.

Aujourd’hui, l’Afrique fait figure de dernier marché à conquérir de la part des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). La société spatiale SpaceX est également dans la compétition de celui qui sera le premier à connecter l’Afrique au réseau des réseaux. Les États, eux, sont à la remorque, car les investissements en jeu sont colossaux. Cela se chiffre à des centaines de milliards de dollars. Seules les grandes multinationales sont actuellement de taille à absorber de tels montants pour lancer des satellites. Et elles sont déjà en train d’avancer sérieusement sur le sujet.

La souveraineté numérique en question

Par exemple, Facebook souhaite lancer une sorte d’Internet pour tous avec Free Basics, un service qui se voudrait gratuit. Cependant, il s’agit d’un Internet fermé. Il n’est pas possible de naviguer sur Internet, juste de consulter Facebook, pas Google par exemple.

Si les États africains ne s’emparent pas de ces questions, le risque est grand de voir remis en cause le principe de la neutralité d’Internet. Les start-ups africaines ne pourront pas à elles seules résister à cette mainmise d’Internet de la part de ces multinationales étrangères.

Une réponse

  1. Avatar de Tchité
    Tchité

    Belle analyse et que de bonne initiatives. Mais le mieux serait de rendre les Africains proprietaires (createurs) de ces technologies en soutenant, creant et valorisant les initiatives de creations des ces appareils et environnement d’incubation localement.

    Sinon, les Africains demeuront des consommateurs eternels rendant ainsi les autres riches.

    Soutenons nos genies au lieu de les chasser, creant ainsi la fuite de cerveaux.

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