C’est le sentiment qui se dégage de la conférence de presse d’un groupe de députés, membres du bloc de la majorité parlementaire. Sur les 4 sujets d’actualités discutés en effet, ces députés n’ont fait que défendre les positions du gouvernement, jusqu’au point de faire la promotion de la loi du Talon (œil pour œil, dent pour dent). C’est désormais un lien scellé entre les députés du bloc de la majorité parlementaire et le gouvernement Talon. Les députés qui ont animé la conférence de presse hier mardi 27 février 2018, l’ont clairement démontré.
En effet, des quatre points sur lesquels ces députés se sont entretenus avec la presse, il n’y en a pas un seul où ils aient trouvé à redire. Sur chaque point, l’exercice a consisté à montrer que c’est le gouvernement qui est dans la bonne voie et que l’opposition est dans le tort. Dans cette course effrénée de défense du gouvernement, il y avait par moments des contradictions ou carrément des arguments tirés par les cheveux.
Lorsque par exemple le député Gérard Gbénonchi dit que la non-installation des membres du Cos-Lépi pourra faire des économies à l’Etat, et qu’en même temps que le Bmp ne fait pas la promotion de la violation des lois de la république, on ne sait plus où donner de la tête. Comment peuvent-ils expliquer que le parlement ait eu le temps de recevoir la secrétaire général de l’Oif et d’organiser la cérémonie de présentation de vœux au président de l’Assemblée, sans être capable de trouver du temps pour cette mission républicaine ?
Autre cliché, c’est l’honorable Vlavonou qui déplore le fait que les magistrats n’aient pas attendu que la loi sur le retrait du droit de grève soit rendue exécutoire pour aller en grève. Le même Vlavonou s’indigne du fait que quand le gouvernement a opéré des défalcations sur les salaires des agents après des mouvements de grèves, ces dernières aient reconduit la grève au lieu de saisir le juge administratif. Une critique facile qui semble ignorer que personne ne peut prédire la durée de l’étude des saisines de la chambre administrative de la Cour suprême, encore moins le verdict.
En fait, il y a eu comme une volonté manifeste de dédouaner le gouvernement et le parlement dans tous leurs errements. Ce que les syndicalistes considèrent comme des défalcations de provocation de la part du gouvernement est plutôt interprété par He Vlavonou comme une mésentente avec les syndicats. Eux qui avaient pourtant suspendu le mot d’ordre de grève pour montrer leur bonne foi. Et pour saler l’addition de leur allégeance au gouvernement, les députés du Bmp ont adopté la formule du cynisme politique inspiré qui a fait recette ces derniers temps : « pratiquer la politique de la ruse et de la rage ». Ces députés annoncent aller plus loin par la politique de la confrontation ouverte. Celle qui « donnera coups contre coups et arrachera la tête lorsqu’elle a perdu ».
Cette invite à la politique de la violence et de l’affrontement qui appelle à la vengeance disproportionnée, est une grande première au Bénin. Au total, les députés du Bmp, font l’impasse sur la mauvaise gouvernance actuelle en accusant l’opposition de tous les péchés d’Israêl.
Laisser un commentaire