Grève au Bénin : Des levées de motion, le secteur de l’éducation toujours perturbé

Après plusieurs semaines de cessation de travail dans les administrations publiques béninoises pour fait de grève, certains travailleurs ont décidé de lever leur motion de grève, comptant sur la bonne foi et la sincérité dugouvernement en ce qui concerne la satisfaction de leurs revendications. D’autres par contre campent mordicus sur leur position, exigeant des résultats concrets et non le faux dialogue social entretenu par le gouvernement.

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Après les magistrats, greffiers, agents du trésor et du Ministère des finances, c’est le tour des agents de la santé. Ces travailleurs ont eux aussi levé leur motion de grève vendredi dernier, à travers une déclaration faite à la bourse du travail. Ils ont ainsi agit tout en mettant en garde le gouvernement contre d’éventuelles défalcations salariales. Pour mémoire, la loi sur le retrait du droit de grève aux magistrats, policiers et agents de la santé, avait suscité une mobilisation générale des centrales et confédérations syndicales pour dire non aux textes liberticides.

Dans la foulée, une gigantesque marche des forces vives sur le parlement a suivi. Ne pouvant déclarer par eux-mêmes le caractère inconstitutionnel de cette loi, ces travailleurs s’en sont remis aux sages de la Cour constitutionnelle. Et, la Cour constitutionnelle a, dans sa décision Dcc 18-005 du 23 janvier 2018, déclaré inconstitutionnelle la loi sur le retrait du droit de grève. Toutefois, dans sa décision elle déclare que le parlement doit encadrer et non retirer le droit de grève aux travailleurs cités plus haut.

« La balle dans le camp du gouvernement »

La décision de la cour a conduit certains des travailleurs dont les magistrats à suspendre leur motion de grève. S’en est suivi la levée de motion de grève des greffiers et autres personnels de la justice. Après rencontre avec leur ministre de tutelle, les agents du trésor ont aussi emboité le pas aux greffiers, tout en comptant sur les différents engagements pris par ce dernier pour la satisfaction de leurs revendications. Ces travailleurs ont certes levé leur motion de grève, mais ils ont dans le même temps mis le gouvernement en garde contre d’éventuelles défalcations. Si défalcation il y a, ils reprendront de plus belle le mouvement de grève. Ils estiment que la balle est dans le camp du gouvernement, et menacent de revenir à la charge s’il n’honore pas ses engagements.

Un engagement sans failles

Mais si certains travailleurs comptent sur la bonne foi du gouvernement pour la satisfaction de leurs revendications corporatistes, ceux de l’enseignement primaire, secondaire et de l’enseignement supérieur, sont plutôt dubitatifs. D’ailleurs, ils estiment qu’avec la ruse du gouvernement il leur importe de réagir par la rage. D’où les perturbations pédagogiques et académiques que l’on observe depuis quelques semaines dans nos établissements publics et universitaires. Les échanges des ministres des secteurs concernés avec leurs syndicats de base sur leurs revendications corporatistes, n’ont cependant abouti à aucun résultat concret.

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Les enseignants du primaire et du secondaire, estiment que les échanges avec leur ministre de tutelle se sont focalisés sur leur statut particulier, statut qui ne constitue pas pour eux une revendication fondamentale. Ils pensent donc que le gouvernement ne fait pas preuve de bonne foi. Par ailleurs, ils prévoient durcir le mouvement de grève si le gouvernement ne fait pas d’effort. Quant aux enseignants du supérieur, ils ont rencontré leur ministre de tutelle ce lundi pour échanger sur leurs différents points de revendication.

Des engagements ont été pris par les deux parties pour que les cours reprennent au supérieur. Vivement que cela soit respecté pour le bonheur des étudiants. Mais en attendant, les activités académiques sont toujours perturbées avec l’entrée des étudiants dans le mouvement de grève

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