Bénin : Chadaré, Migan et Attigbé apprécient la rencontre gouvernement – syndicats

L’émission ‘’90 minutes pour convaincre’’ de la radio nationale Ortb, a reçu trois personnalités pour le décryptage de l’actualité ce dimanche 11 février 2018. Il s’agit de Noël Chadaré secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin), Guillaume Attigbé, président du Conseil national pour le dialogue social (Cnds), et Jacques Migan avocat, ancien Bâtonnier.

‘’Décryptage de la rencontre des centrales syndicales avec le chef de l’Etat et approches pour une sortie de crise’’. C’est le thème de l’émission 90 minutes pour convaincre de ce dimanche, sur la radio Ortb. Les invités ont apporté des clarifications sur des questions de liberté syndicale, l’augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), les salaires politiques et bien d’autres, avant d’envisager une sortie de crise. Si dans ses propos, Jacques Migan a semblé jouer à l’avocat du gouvernement même s’il a clamé qu’il n’était pas sur le plateau sous cette casquette, ses propos le prouvent à satiété. Car étant extérieur au système qu’il défend, il lui est impossible de déceler les intentions du chef de l’Etat sur des questions de réformes. Il a fait savoir que l’Etat dit qu’il veut faire de l’économie à travers les réformes, mais que les syndicalistes distillent de fausses informations sous prétexte qu’il s’agit de privatisations de sociétés, empêchant les citoyens de voir ce qui se fait. « Non il ne s’agit pas de privatisations », a affirmé Jacques Migan.

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Sur les salaires politiques

La position de Noël Chadaré est sans hypocrisie : « On est fier qu’on puisse améliorer le salaire des hommes politiques… » a-t-il indiqué. Cependant, il ne faut pas accroître les inégalités, suggère Noël Chadaré qui conseille au gouvernement de penser aux travailleurs aussi. Selon lui, un travailleur a au moins vingt cinq personnes à entretenir derrière lui. Il fustige les tentatives d’opposition des travailleurs aux paysans, aux vendeurs,… rappelant qu’un ancien président a tenté de le faire, ce qui lui a été fatal. « On n’est pas inquiet parce qu’on défend les causes qui sont justes. Je fais observer qu’il faut éviter de faire cela, parce que ça peut être contre productif », a expliqué le secrétaire général de la Cosi-Bénin.

Sur la question, Guillaume Attigbé ne partage pas ce qui se dit jusque-là sur la rémunération des cadres nommés. Les syndicalistes manquent de preuves pour contredire le chef de l’Etat sur la question, ce qui le désole. Mais répliquant, Noël Chadaré a souligné que le cas des préfets justifie les salaires exorbitants des politiques. Il a évoqué le cas de Gorges Weah président du Libéria, qui a abattu son salaire de 25% à sa prise de service. La gouvernance c’est par l’exemple. Si vous voulez indiquer la voie, on doit vous voir comme quelqu’un qui montre l’exemple, a souligné le syndicaliste. Puis, il a affirmé : « Les politiques doivent montrer la bonne direction, je ne demande pas d’abattre le salaire des travailleurs…, les travailleurs béninois ont quelque chose qui a l’air… et non salaire ». Jacques Migan pour sa part a estimé que si on fixe une rémunération ‘’hors norme’’ aux politiques, c’est que l’Etat attend d’eux des résultats. Il suppose qu’on ne peut pas payer quelqu’un dont on sollicite la compétence moins que ce qu’il gagnait dans sa structure de provenance avant d’être débauché. Guillaume Attigbé fait allusion au cas d’un agent de banque qu’il a débauché pendant qu’il était le président du Conseil d’administration de la Caisse nationale de la sécurité sociale, et qui gagnait trois millions cinq cent mille francs avant d’accepter venir à la caisse. « Il n’était pas question de débaucher quelqu’un et de réduire son salaire… », a tranché le président du Cnds.

Les cas Mètongnon et Trèkpo

Le Sg de la Cosi-Bénin soutient que le gouvernement a condamné son camarade Laurent Mètongnon. Et c’est pourquoi les centrales exigent qu’il intervienne pour sa libération. Mais Jacques Migan a rappelé que le Bénin étant un pays de droit avec pour option la séparation des pouvoirs, il n’est pas possible que les centrales revendiquent une telle chose. « Sur le cas Trèkpo, le chef de l’Etat a expliqué mais moi je suis resté sur ma faim. Il a été sanctionné trois fois par la politique de la ruse et de la rage… », a martelé Noël Chadaré.

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Il a rappelé que la grève se poursuit et a invité le gouvernement à accélérer le processus de dialogue avec les différents secteurs en grève. « Nous travailleurs nous ne sortirons pas de cette crise dans la précipitation, la grève se poursuit en attendant que la négociation accouche du concret », a martelé le Sg de la Cosi-Bénin selon qui la balle est dans le camp du gouvernement, parce que les syndicalistes ne sont pas des va-t-en-guerre.

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