Afrique : Pour une agriculture sans pesticide chimique de synthèse

Le réseau national pour une gestion durable des ressources génétiques Jinukun, a procédé hier lundi 26 mars 2018 à la cérémonie de lancement officiel du cours régional Afrique francophone, sur le thème : « L’agroécologie face aux systèmes de production agricoles dans le monde et en Afrique ». Deux semaines durant, les participants apprendront davantage sur les techniques agroécologiques, gage d’une agriculture saine et en phase avec l’équilibre des relations qui fondent l’environnement physique et biologique de l’activité agricole.

Depuis plusieurs années, une certaine forme d’agriculture est venue rompre l’équilibre qui a toujours assuré la vie au sein de l’écosystème terrestre, qui accueille l’activité agricole. Cette agriculture fondée sur la production de masse en vue de satisfaire la demande, se fait dans des conditions peu recommandables et dangereuses pour la santé. C’est donc pour pallier à cette situation, et notamment à l’utilisation de pesticides dans l’agriculture, que le réseau national pour une gestion durable des ressources génétiques Jinukun, a décidé pour la seconde fois d’initier un cours régional Afrique francophone sur l’agroécologie, dont la cérémonie de lancement officiel a eu lieu hier lundi 26 mars 2018.

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Cadre choisi pour cette deuxième édition, le chant d’oiseau à Cotonou. Le thème retenu est : « L’agroécologie face aux systèmes de production agricoles dans le monde et en Afrique ». Un thème évocateur au regard de l’utilisation tout azimut des pesticides aujourd’hui dans l’agriculture. Venus des pays d’Afrique francophone, d’Europe et d’Amérique du sud, les participants auront durant ces deux semaines à apprendre davantage sur les bonnes pratiques culturales.

La productivité, une cause fondamentale

Dans ses propos liminaires, le président de Jinukun René Sègbénou a fait savoir que le 20e siècle devrait faire preuve de plus de sagesse, parce que nourri par les expériences des millénaires précédents, qui ont pris l’initiative d’une agriculture ennemie de l’agriculture. A l’en croire, le motif allégué est la préservation de la vie, car c’est bien pour nourrir une population toujours grandissante que la productivité est devenue le maître mot de l’agriculture. A la question de savoir si l’agroécologie peut nourrir la planète, le président répond par l’affirmative. « Malheureusement, nous sommes difficilement écoutés et l’on continue allègrement de détruire pour produire », s’est-il désolé.

Conséquences liées à l’utilisation des pesticides chimiques

La fin de notre propre espèce et de tout ce qui est vivant poursuit-il, c’est à cela que Jinukun a renoncé. Il indique ensuite que les méfaits des pesticides chimiques de synthèse ne sont plus à démontrer. Selon ses explications, en France une synthèse d’études menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), établit le lien entre une quinzaine de maladies et l’utilisation des pesticides. Entre autres : la maladie de Parkingson, le lymphome non hodgkinien, le cancer de la prostate, le myélome multiple (sorte de cancer du sang).

Une volonté politique souhaitée

En attendant que des études sérieuses soient menées chez nous précise le président, imaginons le danger que courent les populations africaines dans les zones de production cotonnière. Pour sa part, une telle étude au Bénin est possible, car soutient-il c’est une affaire de volonté politique. Une telle étude accompagnerait le Pag dans son volet agricole, afin qu’une décision soit prise en connaissance de cause à propos des intrants chimiques de synthèse dans l’agriculture au Bénin, a laissé entendre René Sègbénon. Abondant dans son sens, Karim Dramane le superviseur général du cours régional, a donné le contenu des cours qui seront dispensés par d’imminents communicateurs, avant de donner la présentation des différents communicateurs. « L’agroécologie demeure un sujet inépuisable », a martelé le professeur pour montrer toute l’importance que revêt une telle initiative. Pour l’Organisation des nations unies souligne-t-il, l’agroécologie serait le modèle de la vie. « Nous avons le devoir de redorer le blason, afin que notre agriculture retrouve ses lettres de noblesse » a-t-il conclu.

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Des mesures gouvernementales pour changer de paradigme

Après avoir rappelé l’intérêt du gouvernement pour cette agroécologie, Françoise Assogba Komlan, chercheur en science de sol et représentant du ministre de l’agriculture, a annoncé les mesures prises par le gouvernement pour atténuer les conséquences de cette intensification peu maîtrisées. Au nombre des mesures en cours ajoute-t-elle, figurent la facilitation de l’installation de petites et moyennes entreprises de production d’engrais organique et de biopesticides, l’importation d’engrais spécifiques aux cultures vivrières et la facilitation de la production biologique. « Vous comprenez donc que l’intiative de Jinukun est soutenue par le gouvernement » a-t-elle renchéri, avant de lancer officiellement le cours régional Afrique francophone sur l’agroécologie édition 2018. Par ailleurs, la première semaine de cours sera axée sur les travaux pratiques fondés sur les bases scientifiques et les valeurs quotidiennes de l’agroécologie, et la seconde sera une journée de réflexion sur des sujets connexes comme les biotechnologies et les Ogm

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