Bénin : De l’amateurisme dans la sélection des joueurs

Photo de jason charters - Unsplash

Avec sa dose d’improvisation, d’amateurisme et de clientélisme, la Fédération béninoise de football (Fbf) s’apprête à monter une équipe nationale junior pour la Can Niger 2019, avec le lancement d’un «SOS pour joueurs».Le Bénin entame la course contre la montre dès ce lundi 12 mars 2018, pour bâtir une équipe junior compétitive avant le 30 mars 2018. Cette équipe doit prendre part aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de la catégorie, dont le premier acte c’est prévu les 30, 31 mars et 1er avril 2018.

Pour cela, Valère Houandinou a été promu entraineur et doit mettre sur pieds une équipe. Et pour sélectionner les joueurs devant faire partir de cette équipe junior, le comité exécutif consensuel et transitoire de la Fédération béninoise de football (Fbf), s’est fendu d’un communiqué (voir ci-dessous), pour inviter les entraineurs officiant en ligue 1, ligue 2 et ligue 3, à envoyer «leurs joueurs nés à partir du 1er janvier 1999 au stade René Pleven d’Akpakpa», ce lundi 12 mars «dans le cadre de la sélection nationale junior». Au 21e siècle où le football a évolué considérablement et où tout est minutieusement mis en place pour avoir une suite logique dans chaque action, qu’on en vienne à lancer un «SOS» aux entraineurs pour envoyer les joueurs à une sélection nationale relève du pur amateurisme et de l’improvisation.

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Des incohérences

A la lecture de ce communiqué (lire ici), quelques remarques méritent d’être faites. Il faut relever que le communiqué a été signé du directeur des compétitions. La norme dans cette ‘’dénorme’’, aurait voulu que ça soit le directeur technique nationale qui en soit le signataire. Ce qui amène à demander quel a été le rôle de Moïse Ekoué nommé directeur Technique national depuis un certain temps… Qu’on ne vienne pas dire qu’il n’a pas eu les moyens. Quand on vous envoie à une mission sans vous en donner les moyens, il faut refuser la mission.

C’est au directeur technique national et à sa direction de procéder à la détection des meilleurs joueurs dans les différentes catégories d’âge. Ensuite, le Bénin sort d’un championnat (mal ou bien organisé) amateur soit-il. Et donc, ce championnat, sauf méconnaissance, a été dirigé par la ligue de football. Cette ligue est sensé avoir une base de données pouvant renseigner sur tous les joueurs ayant disputé ce championnat à divers échelons. Ce communiqué prouve donc qu’il n’y a pas eu de structure pour gérer ce championnat, ou que cette structure n’a existé que de nom ou encore qu’elle n’a pas joué son rôle de façon convenable. Autrement dit, la Fbf et la ligue de football du Bénin n’ont aucune donnée sur les joueurs ayant animé les différents championnats. Il faut aussi relever que pour venir à cette phase de sélection ce lundi 12 mars 2018, il faut juste avoir joué la ligue 1, la ligue 2 ou la ligue 3, et être né à partir du 1er janvier 1999. C’est bien ahurissant qu’on ne puisse pas mettre un accent particulier sur le critère de «meilleurs joueurs», aux entraineurs de ces différents championnats. Aussi, le communiqué n’a fait aucun cas des centres de formation : formels ou informels, professionnels ou non, méritants ou pas. Car, qu’on le veuille ou non, un travail se fait dans ces «initiatives de formations», comme aime bien les appeler le confrère Sosthène Sèflimi.

Après ces remarques, il convient de tirer quelques essais de conclusions. Le Bénin à l’heure actuelle ne dispose pas d’un répertoire de joueurs de ces différents championnats. Le directeur technique national et sa direction ne sont que des figurants dans le jeu folklorique des actuels dirigeants du football béninois (comme toujours). La ligue professionnelle de football du bénin n’a pas existé au cours de ce qui a été appelé championnat pour la saison 2017-2018. Le risque de fraude au niveau des âges est donc élevé. Et pour finir, l’avènement de l’équipe nationale junior du Bénin pour les éliminatoires de la Can 2019, est plein d’amateurisme et d’improvisation avec la nomination à pas de charge du staff et une sélection à la hâte pour un résultat comme à l’accoutumée

Une réponse

  1. Avatar de Douhevyx
    Douhevyx

    Le grand problème dans nos pays africains à propos du sport et des résultats médiocres est le fait de la banalisation à la base de toutes ces activités récréatives des fois même réprimé par une catégorie ignorante du monde loisir.

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