Bénin : Les étudiants exigent l’application de l’arrêté rectoral 034-2013

Dans le but d’uniformiser les frais administratifs à l’Université d’Abomey-Calavi, l’équipe rectorale du professeur Brice Sinsin a pris l’arrêté 034-2013 portant fixation des frais de délivrance des actes administratifs. Depuis lors, cet arrêté peine à être appliqué, laissant ainsi étudiants et étudiantes dans une situation inconfortable voire difficile. A travers une interview accordée à notre rédaction, le président de l’Union nationale des étudiants du Bénin (Uneb), Alain Nouho, s’est indigné et invite l’actuel recteur à corriger le tir.

« La situation est triste et fait couler des larmes ». Cette déclaration du président de l’Union nationale des étudiants du Bénin (Uneb), Alain Nouho, n’est rien d’autre que l’expression de son indignation face à l’inertie du rectorat contre la violation de l’arrêté 034-2013 portant fixation des frais de délivrance des actes administratifs à l’Université d’Abomey-Calavi. C’est à la faveur d’une interview accordée à notre rédaction, que ce dernier l’a fait savoir. Pris en 2013, cet arrêté qui vise à uniformiser les frais des actes administratifs dans les différentes facultés a reçu durant tout ce temps du plomb dans l’aile.

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Conséquences, les étudiants en plus des conditions d’étude pénibles, doivent subir les affres de cette irresponsabilité des autorités. Selon l’arrêté, il y a deux catégories d’actes administratifs que sont les actes payants et ceux gratuits. Les actes qui continuent à faire des mécontents sont bien évidemment les actes administratifs gratuits, qui demeurent payants jusqu’à ce jour à l’Uac dont notamment le Certificat de réussite, les frais de soutenance, l’inscription pédagogique et la sortie pédagogique.

Le rectorat de l’UAC complice

Pour le président de l’Uneb, cette situation est triste parce que depuis 2013, les étudiants sont « escroqués » avec la complicité des autorités rectorales. Sinon, comment comprendre poursuit-il, qu’à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg), les étudiants continuent de payer pour les frais de soutenance qui sont de 40000f par binôme. « Ces frais de soutenance sont de 15000f à la Faculté des lettres, langues, arts et communication (Fllac), ainsi qu’à la Faculté des sciences humaines (Fash) », a-t-il ajouté. Parlant de l’inscription pédagogique, il a laissé entendre que les autorités des facultés prennent jusqu’à 3000f par an, à raison de 1000 par semestre. Soit pour 1000f par semestre et 1000f pour les sessions de rattrapage, a fait remarquer Alain Nouho. En dépit de ce que l’arrêté fixe les relevés de note de Licence et de Maîtrise à 500f poursuit-il, certains doyens comme ceux de la Faseg et de la Fast prennent jusqu’à 1000f par étudiant. Ces attitudes doivent être découragées et sanctionnés avec la plus grande rigueur, a fait observer le président de ladite organisation estudiantine. Toujours dans cet arrêté en son article 3 argue-t-il, le vice-recteur chargé des affaires académiques et de la recherche scientifique, les chefs d’établissements de l’Uac et les agents comptables, sont chargés chacun en ce qui le concerne de l’application dudit arrêté qui abroge toute disposition antérieure. « A l’Université d’Abomey-Calavi, chacun est roi de son entité. On dirait qu’il n’y a personne pour les ramener à l’ordre », s’est désolé le président de l’Uneb avant d’expliquer que les étudiants souffrent le martyr du fait de cela.

Des responsables à l’image des gouvernants

Il estime que ces chefs d’entité ont raison de ne pas respecter cet arrêté, non seulement parce que cela ne les avantage pas mais aussi et surtout parce qu’ils sont à l’image des gouvernants. Il fonde son argumentaire sur le fait que les gouvernants de par leurs actions, ont réussi à désacraliser la constitution, si bien que personne ne respecte plus rien au Bénin. « Le recteur Brice Sinsin est resté inactif face à cette violation de l’arrêté » a-t-il mentionné. Il conclut en invitant l’actuel recteur Maxime Da Cruz, alors vice-recteur de l’équipe rectorale sortante qui a prise cet arrêté, à sortir de son silence et ramener les fautifs à l’ordre pour le bonheur des étudiants

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