Bénin : La grève des enseignants largement suivie

Les enseignants de la maternelle et du primaire sont plus que jamais déterminés dans leur mouvement de débrayage. Hier lundi 19 mars 2018, les classes étaient donc fermées dans Abomey-Calavi et environs. Une fermeture des classes dans la journée de ce lundi qui fait suite aux 120 heures par semaine de grève, annoncées par ces enseignants pour mettre le gouvernement face à ses responsabilités.

Classes hermétiquement fermées, certaines entrebâillées et d’autres ouvertes avec des élèves qui attendent vainement leurs enseignants. Telle est l’ambiance hier lundi 19 mars 2018, dans les établissements publics de la maternelle et du primaire des communes d’Abomey-Calavi et environs. Cette paralysie des activités pédagogiques dans la matinée d’hier fait suite à leur grève qui passe désormais de 96 heures à 120 heures la semaine. Ces derniers ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour inviter le gouvernement à satisfaire dada leurs revendications.

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Du complexe scolaire d’Agori à celui de Mènontin en passant par l’école de base de Tankpè et Togoudo, la situation est la même dans la journée de ce matin. Si certains élèves ont profité de l’occasion pour faire une randonnée entre amis, d’autres ont mis ce temps à profit, optimistes sur la reprise prochaine des cours. C’est d’ailleurs ce que pensent ces élèves du Complexe scolaire d’Agori : « Je suis optimiste en ce qui concerne la reprise immédiate des cours parce que le président Patrice Talon a à cœur l’avenir des élèves et il saura prendre une décision qui va faire le bonheur des apprenants », a déclaré Sandrine Agbenahin, élève au Cours moyen préparatoire deuxième année (CM2). A l’en croire, la couleur que devra prendre l’année scolaire dépend du gouvernement. Dénonçant la radicalisation des enseignants dans leur mouvement, elle les a invités à penser à leurs apprenants qui sont les véritables victimes de ce bras de fer qui perdure entre eux et le gouvernement. Abondant dans son sens, Jean-Michel Bodjrenou élève du Cours moyen préparatoires première année (CM1), a laissé entendre que les enseignants ne pensent pas suffisamment aux écoliers. Pour sa part, Justin Atiogbé élève en classe de CM2 à l’école de base de Togoudo commune d’Abomey-Calavi, a fait constater que le gouvernement ne veut pas que les enseignants reprennent le travail. Il se justifie en évoquant la future défalcation des salaires du mois de mars au programme du gouvernement. Un acte qui selon lui n’est pas de nature à ramener les enseignants à de meilleurs sentiments. Il conclut en invitant les deux parties à fumer le calumet de la paix pour le bonheur des apprenants.

La démarche du gouvernement incriminée

Quittant Calavi pour Cotonou afin de constater l’effectivité de cette grève des enseignants de la maternelle et du primaire, notre équipe de rédaction s’est rendue compte que ceux de Cotonou n’ont pas dérogé à la règle. Se désolant de l’attitude non responsable du gouvernement, un enseignant contractuel du Complexe scolaire de Mènontin qui a requis l’anonymat s’est fendu en ces termes : « Pour un gouvernement qui souhaite sortir de cette crise, l’on ne constate aucune bonne volonté dans ses manières. L’année prendra la couleur que voudra le gouvernement ». Il estime que les enseignants sont en grève parce qu’ils exigent des meilleures conditions de vie et de travail. Selon ses explications, le gouvernement aurait dit que les caisses ne permettent pas de faire face aux revendications des enseignants, un argument fallacieux.

Pendant ce temps soutient-il, l’on se permet de payer des salaires colossaux aux politiques. « Demain nous rejoignons nos collègues dans la grève, car pour le moment nous sommes à 96 heures de grève » a-t-il annoncé. Evelyne Assogba élève en classe de CM2 dans ledit établissement quant à elle, a invité le gouvernement et les enseignants à un sens de responsabilité avant d’indiquer que ce sont les apprenants et leurs parents qui pâtissent de la situation

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