Le gouvernement de la rupture ne cesse pas de présenter ses prouesses en matière de la rationalisation des dépenses publiques. C’est une option faite par le président de la République après deux ans de gestion.Mais le hic est que souvent, le chef de l’Etat et ses ministres se fondent dans une comparaison prenant pour baromètre, la gouvernance de Boni Yayi, incriminé à tort ou à raison de mauvaise gestion.
Le dernier des actes de dénigrement du régime de Boni Yayi date du mercredi 14 mars 2018. En effet, le conseil des ministres s’est fondé entre autres sur les dépenses liées aux voyages officiels des personnalités. « Depuis sa création en octobre 2016, précise le communiqué du conseil des ministres, la cellule des voyages officiels s’emploie à rationaliser les dépenses liées aux voyages à l’étranger des personnalités. Les résultats obtenus traduisent une rupture radicale avec la consommation exagérée des crédits destinés aux voyages officiels ».
Dans le même ordre d’idée, le gouvernement indique qu’en 2017, les ressources consommées au titre des voyages par tous les ministères, la présidence de la république à l’exception de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle s’élèvent à la somme de deux milliards quatre cent quarante sept millions quatre cent quatre vingt dix sept mille deux cent six (2.447.497.206) Francs Cfa contre une consommation moyenne annuelle d’environ 9 milliards sur les cinq années d’avant la création de la Cellule, avec un pic de dix sept milliards de Fcfa sur une seule année.
Ces chiffres renforcent donc la position du gouvernement de la rupture à décider d’encadrer les voyages officiels à l’étranger des personnalités. La solution envisagée est de réglementer l’occupation des classes de voyage. Ainsi, désormais, il y aura plus de cadres en classe économique dans la catégorie de la classe affaire, sous prétexte que de janvier à février 2018, environ 15,21% des voyages ont été effectués en classe affaires et ont coûté cent cinquante sept millions huit cent trois mille trois cent (157.803.300) Francs Cfa, soit 35,57% de la dépense totale sur la période.
Décidément, la démarche du gouvernement contraint tous les voyageurs à se soumettre à la nouvelle grille de réglementation pour les missions effectuées sur les fonds publics. Le ministre de la justice a gavé l’opinion des propos durs à l’encontre de l’ancien chef d’Etat quand il aborde cette question de mauvaise gestion dont il soupçonne le régime précédent. Mais doit-on rappeler que chaque gouvernance a ses spécificités ?
Comparaison raisonnée
L’idéal est de présenter un tableau détaillé des personnes qui sont dans la délégation du président Patrice Talon lorsqu’il voyage à l’extérieur du pays. Aussi, serait-il judicieux, avant toute manifestation de joie sur la rationalisation des dépenses sur les voyages officiels à l’avènement du gouvernement actuel, de faire un point détaillé des retombées des voyages du chef de l’Etat à l’étranger. C’est à cette condition que le peuple pourrait apprécier l’économie que le gouvernement de la rupture fait pour le budget dans ses voyages.
Par contre, on peut se souvenir de quelques bénéfices des différents voyages de l’ancien chef d’Etat. Des opportunités si bien visibles, même s’il n’est pas exempt de reproche. On doit au régime défunt, plusieurs accords de partenariat économique noués avec les investisseurs étrangers. Ils défilent à Cotonou avec des projets de développement bénéfiques pour les populations. La délégation de Boni Yayi, pour ses voyages, est composée d’opérateurs économiques qui ont la facilité de négocier directement dans l’intérêt du Bénin.
Des projets de construction d’infrastructures, des investissements dans les secteurs névralgiques à potentiels économiques… sont généralement les fruits des nombreux voyages de Boni Yayi. A priori, il y avait moins de discrétion sur les sorties officielles de l’ancien chef d’Etat. Le programme Millenium Challenge Account (Mca-Bénin) pour l’électrification des localités du Bénin est à l’actif du régime défunt dont on pouvait évaluer l’impact sur l’économie, la vie, et les activités économiques.
Bien d’autres projets bénéfiques, grâce aux nombreux voyages de Boni Yayi, prompt à négocier des marchés et à inciter les investisseurs à faire un tour au Bénin sont à son actif. A contrario, le peuple s’étonne de l’opacité dans la gestion et de l’absence de son chef dans les grandes rencontres internationales
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