BMP au Bénin : La défense mécanique du gouvernement fait perdre la raison

L’exercice des députés du Bmp dans le cadre de leur rentrée politique, n’a pas été un long fleuve tranquille. Surtout que ces derniers n’ont cherché qu’à dédouaner le gouvernement et le parlement.En voulant exempter les deux institutions de tout reproche, ces députés n’ont pas pu convaincre l’auditoire. Les arguments les plus spécieux ont été entendus lorsque ces députés voulaient justifier pourquoi le parlement n’a pas encore désigné ses représentants au Cos-Lépi. Dire que la décision de la Cour est arrivée pendant que le parlement était en session budgétaire ne peut convaincre personne. Parce qu’avant cette période, le parlement aurait dû désigner ses représentants depuis le mois de juillet 2017. Et même lorsque cette décision de la Cour est tombée, le parlement qui est une institution d’envergure devrait pour le bon exemple, convoquer même une session extraordinaire voire un examen en procédure d’urgence pour enclencher les procédures d’application de cette décision.

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Mais visiblement, le président de l’assemblée a été le premier à afficher la désinvolture dans la gestion de ce dossier. En transmettant le dossier au président de la commission des lois, il avait dit à celui-ci de faire le rapport quand la commission sera prête. Par ailleurs, lorsque Gérard Gbénonchi parle de faire des économies à l’Etat en renonçant d’installer des membres des Cos-Lépi des années non électorales, cela semble quand même curieux voire bouleversant. Comment un groupe de députés fussent-ils alliés du gouvernement peut-il de son propre chef, vouloir substituer une disposition sans recourir au débat. A moins de nous dire que c’est désormais des pensées de la classe dirigeante qui emportent sur les lois. S’il fallait même agir ainsi, cela devrait donner lieu à un consensus national qui réunirait toutes les composantes politiques pour le décider de commun accord.

Sur les arguments avancés aussi sur le retrait du droit de grève, l’honorable Louis Vlavonou n’a vraiment pas convaincu. Parce que le droit de grève étant un droit garanti par la constitution, son retrait ne peut être qu’une remise en question grave de ce droit. Même l’argument des activités essentielles supposées retrouvées dans les textes de l’organisation internationale du travail, disent que la détermination de ces activités essentielles est laissé à la discrétion de chaque pays. Et cela doit passer par le dialogue social.

Cela sera un exercice difficile puisque la grève demeure le seul moyen véritable qui permet aux travailleurs de faire pression sur l’employeur et de se faire entendre. En lieu et place de l’encadrement de ce droit, ces députés ont plutôt trouvé l’ingénieuse idée de la retirer carrément. Et sur ce point, le chef de l’Etat expliquait au cours de sa rencontre avec les Sg des centrales syndicales à grand de renfort de références aux articles de la constitution que ce droit, comme bien d’autres que la constitution garantit peuvent dans certaines conditions, être suspendus. Mais la suspension est bien différente du retrait qui renvoie à la suppression ou l’abolition.

A preuve, la situation d’état d’urgence ou de siège pour des raisons évidentes peut avoir pour conséquence, la réduction de certains droits citoyens, mais une fois que les raisons qui ont entraîné l’état de siège disparaissent, l’état de siège sera levée et la suspension aussi levée. Dès lors, les citoyens recouvrent la totalité de leurs droits dans un contexte de vie normale. Autant le dire donc que des conditions peuvent conduire à suspendre le droit de grève, mais jamais le retirer.

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Pour ce qui est de la levée de l’immunité parlementaire, on retiendra des explications de l’honorable Orden Alladatin, que si les députés respectent leurs engagements pris au cours du séminaire de Dassa, alors ce sera chose faite. En aucun moment, on n’a pas entendu le rapporteur de la commission des lois ne fût-ce que par solidarité de corps dire que si le dossier arrive en plénière, ils examineront en détail les faits qui sont reprochés à ces derniers. C’est lorsqu’ils seront convaincus de la culpabilité de collègues mis en cause, qu’ils se prononceront par voie de vote. Au contraire, les députés du Bmp semblent avoir pris fait et cause pour l’accusation, livrant ainsi leur collègue à la guillotine. Aucun mot sur la procédure biaisée. Aucun mot sur les rapports d’audits pour lesquels les mis en cause, disent n’avoir pas été auditionnés. Aucun mot sur la délimitation frappante de la période des audits. C’est extraordinaire, que le soutien à l’exécutif prennent le sur la véracité des accusations

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