Le chef de l’Etat Patrice Talon veut dessaisir le groupe Petrolin du Béninois Samuel Dossou Aworet, du projet Boucle ferroviaire au profit de la Chine. Dans une interview qu’il a accordée au journal français « Challenges » le 16 mars dernier, le Président Patrice Talon recommande à Samuel Dossou Aworet de se retirer de ce projet gigantesque sous prétexte qu’il ne dispose pas d’une surface financière importante, à même de lui permettre d’exécuter ce chantier. Le Président Talon voit également d’un mauvais œil le projet de Bolloré pour la boucle ferroviaire, jugé archaïque.
C’est au prix d’une bataille juridique que le Béninois Samuel Dossou Aworet a fini par entrer dans ses droits, dans le cadre du projet Boucle ferroviaire Bénin-Niger, accaparé par le groupe Bolloré sous l’onction de l’ancien Président Boni Yayi. On croyait le dossier clos avec la décision de la justice qui rétablit Petrolin dans ses droits. Depuis cette décision de la justice, le groupe Petrolin a annoncé sa capacité financière, technique et intellectuelle à réaliser le chemin de fer reliant le Bénin au Niger, dans le cadre du projet épine dorsal pour le développement économique du Bénin.
Mais visiblement, le chef de l’Etat Patrice Talon vient d’énoncer son plan pour ce projet malgré la décision des Magistrats. « Il faut sortir de cet imbroglio juridique. Les deux opérateurs doivent se retirer à l’amiable du projet, et il faudra qu’ils soient indemnisés de façon équitable », envisage Patrice Talon.
Samuel Dossou Aworet l’initiateur de ce projet, avait été empêché par le gouvernement de Boni Yayi de poursuivre l’exécution des travaux, au profit du groupe français Bolloré. Ce dernier a déjà réalisé un tronçon de 140 kilomètres en plein désert au Niger, sans se soucier des droits acquis par ses concurrents. Patrice Talon décide donc que le groupe Bolloré se retire de la Boucle ferroviaire. « Le modèle n’est pas bon, un investisseur privé ne peut pas financer seul le chemin de fer que nous voulons. Nous avons besoin d’un équipement moderne… », a indiqué Patrice Talon. Il n’ignore pas non plus que le groupe Bolloré fait l’objet d’une critique sur le continent africain sur son chemin de fer jugé bas de gamme, avec des rails à écartement métrique, plus étroits que les rails de standard international, avec du matériel roulant d’occasion. Prétextant qu’il a la même vision que son homologue nigérien, Patrice Talon martèle : « Notre chemin de fer ne doit pas nous éloigner de l’avenir ».
Talon choisit la Chine
Dans un passé récent, celui qui a gagné le procès en appel est Samuel Dossou Aworet. De droit, il devrait poursuivre les travaux. Mais le chef de l’Etat avait son plan : il ne veut pas de Samuel Dossou. Sans envisager les conséquences judiciaires de sa décision, Patrice Talon désigne la Chine comme partenaire le plus indiqué, le choix le plus réaliste pour un tel projet. Par cet acte, Talon veut visiblement replonger le projet avec des risques de poursuites judiciaires qui pourraient coûter cher au budget national, dans un contexte de grandes difficultés économiques. Wait & see
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