Dans un entretien accordé au site d’informations Challenges.fr, Patrice Talon demandait à Samuel Dossou de quitter le projet de la boucle ferroviaire. Cette demande ne laisse pas de marbre l’He Prudencio.
Dans un entretien accordé à la radio Diaspora fm, l’honorable Claudine Prudencio dit prendre acte du souhait du chef de l’Etat. Elle a cependant tenu à préciser qu’un retrait éventuel du groupe Pétrolin du projet sera négocié avec les gouvernements des deux Etats (Niger, Bénin) puisque « Pétrolin a des droits que lui confèrent la notification de l’adjudication et les décisions de justice intervenues ».
Le groupe Bolloré à l’en croire ne peut pas négocier puisqu’il est contraint à cesser tous travaux sur la ligne ferroviaire par une décision de justice. Après cette mise au point, Claudine Prudencio a ajouté que l’entreprise Pétrolin est disposé à prendre connaissance des propositions des gouvernements du Niger et du Bénin si tant est qu’ils ne veulent plus de Pétrolin dans le projet.
Pétrolin peut exécuter le projet
Pour Claudine Prudencio, le groupe Pétrolin a été déclaré adjudicataire du projet à la suite d’un appel d’offres international lancé par les Etats du Bénin et du Niger. Le groupe a donc été jugé capable d’exécuter le projet tant sur le plan technique que sur le plan financier.
Claudine Prudencio a également abordé la question de la surface financière du groupe Pétrolin. De l’avis de la député, le groupe Pétrolin a déjà fait ses preuves « en réalisant sur fonds propres le Port sec de Parakou », en «rendant disponibles les frais d’indemnisation des présumés propriétaires du domaine devant abriter le second port en eaux profondes de Sèmè Kpodji ». Pour elle, une entreprise qui n’a pas une surface financière suffisante ne peut pas payer à la place de l’Etat autant de milliards de FCFA alors que cela ne relève pas de ses obligations. Lire l’interview complète ci-dessous.
Dans une interview publié ce 19 mars par le site challenges.fr et reprise par plusieurs organes de presse au Bénin, le Président Patrice Talon aurait confié à ses interlocuteurs qu’il souhaitait que les groupes Petrolin et Bolloré se retirent « à l’amiable » du projet de réhabilitation et de construction de la voie ferrée Cotonou-Niamey. Avez-vous connaissance de cette information ?
Nous avons bel et bien connaissance de ce souhait du Président Patrice Talon. Mais nous tenons à préciser que le retrait éventuel de Petrolin du chemin de fer, n’a aucun lien avec le retrait de Bolloré du chemin de fer. Une décision de la Cour d’Appel de Cotonou, renforcée par l’arrêt de la Cour Suprême, a décidé que la concession faite à Bolloré est une voie de fait et a ordonné à Bolloré de cesser tous travaux sur la ligne ferroviaire. Il résulte de ce qui précède que le départ de Bolloré est une décision judiciaire exécutoire. Alors que le retrait de Petrolin sera le résultat d’une négociation entre les Etats du Bénin et du Niger.
Je vais renchérir en disant que Petrolin a des droits que lui confèrent la notification de l’adjudication, et les décisions de justice intervenues.
Les termes des négociations projetées entre les Etats et Petrolin, n’ont aucune conséquence sur l’injonction faite à Bolloré de cesser tous les travaux sur le chemin de fer. Il s’agit d’une conséquence de l’effet relatif des contrats, et donc la négociation entre les Etats et Petrolin n’empêche pas d’opposer la décision de justice à Bolloré.
Le Président Patrice Talon a-t-il formellement notifié au groupe Petrolin cette option ?
Cette option n’est pas encore formellement notifiée au Groupe Petrolin.
Le Président Talon ne serait pas favorable au fait qu’un opérateur économique tout seul investisse dans la réalisation du projet. Comprenez-vous cette position ?
Nous tenons à rappeler à l’attention de l’opinion publique que si le Groupe Petrolin a été déclaré adjudicataire, c’est justement un appel d’offres international lancé par les Etats du Bénin et du Niger qui l’en a jugé capable, tant financièrement que techniquement. A aucun moment, le Groupe Petrolin n’a été défaillant sur aucun projet.
Selon un commentaire du journal, Monsieur Samuel Dossou-Aworet « n’aurait pas la surface financière suffisante pour réaliser le projet ». Que répondez-vous à cette allégation ?
Nous ne savons pas sur quoi les auteurs de cette allégation ou le journal auquel vous faites allusion, se basent pour affirmer une telle chose. Le Groupe Petrolin a fait ses preuves en réalisant sur fonds propres le Port sec de Parakou, dont l’ampleur des investissements peut être constatée sur place à Parakou.
Le Groupe Petrolin a rendu disponible les frais d’indemnisation des présumés propriétaires du domaine devant abriter le second Port en eaux profondes de Sèmè Podji, et a réalisé toutes les études y afférentes. Nous ajoutons que celui qui n’a pas une surface financière ne peut pas accepter de payer en lieu et place de son cocontractant l’Etat, autant de milliards de nos francs, alors que cela ne relève pas de ses obligations. Il s’agit d’une obligation qui incombait à l’Etat Béninois que le Groupe Petrolin a suppléé. Le Groupe Petrolin a fait ses preuves dans plusieurs pays en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis. En tout état de cause, un opérateur crédible comme Le Groupe Petrolin a toujours le soutien de ses partenaires internationaux.
A en croire Challenges.fr, les Présidents nigérien et béninois s’accorderaient sur le choix de la Chine pour reprendre en mains le projet contre une « équitable indemnisation ». Seriez-vous favorable à cette option ?
Nous attendons d’être officiellement saisis des propositions des deux Etats.
Merci
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