Annoncée par l’Intersyndicale des enseignants de la maternelle et du primaire, la reprise des cours prévue pour ce mardi n’a pas été observée dans les établissements publics de la maternelle et du primaire d’Abomey-Calavi et environs.Ces enseignants ont boycotté le mot d’ordre de l’intersyndicale, et ils estiment que la levée de motion de grève n’engage que ses signataires et non la base. C’est le constat fait hier mardi 20 mars 2018 par une équipe de notre rédaction.
Après la levée de la motion de la grève de l’Intersyndicale des enseignants de la maternelle et du primaire, les cours devraient en principe reprendre ce mardi 20 mars 2018. Mais force est de constater que ce mot d’ordre n’a pas été suivi par les enseignants à la base. Parcourant les établissements publics de la maternelle et du primaire de la commune d’Abomey-Calavi et environs en cette matinée, notre équipe de rédaction s’est rendue compte que les enseignants à la base ont boycotté le mot d’ordre, estimant que ladite motion ne les engage pas. Salles de classes fermées, d’autres ouvertes mais quasi vides, les enseignants en concertation dans les cours d’écoles et veillant au grain. Telle est était l’ambiance dans la matinée de ce mardi dans les différents établissements parcourus. De l’Ecole primaire publique (Epp) de Zoca à celle de Sikè sud en passant par l’Epp de Togoudo, le constat est le même.
« Je suis foncièrement contre cette manière d’agir de nos responsables syndicaux », a déclaré Hermann Gnimassou, enseignant à l’Epp de Zoca. Il soutient que cette décision des signataires de la levée de motion de grève n’est pas la volonté des enseignants à la base et n’engage que les signataires. De toutes les façons explique-t-il, la base est déterminée dans ce mouvement de grève et ne cèdera à aucune intimidation. Abondant dans son sens, un collègue à lui a laissé entendre que les signataires de cette motion auraient reçu une somme, mais que les enseignants à la base sont plus que jamais déterminés.
D’ailleurs précise Romaric Idohou, « cette division pour régner que le gouvernement veut faire en notre sein ne prospérera pas ». Puis il invite tous les enseignants du Bénin à la vigilance. « Si le gouvernement le veut, il peut même soudoyer les responsables des centrales et confédérations syndicales. Mais nous les enseignants à la base nous sommes plus que jamais déterminés face à cette ruse », a indiqué Félicien Atchédé, enseignant à l’école de base de Togoudo. A l’en croire, à cette allure les enseignants à la base risquent de se désolidariser de l’intersyndicale. Et pour une première fois, une enseignante a bien voulu se confier à nous pour dénoncer l’attitude peu responsable de l’exécutif.
« J’ai aussi appris que les signataires ont tous reçu de la part des autorités une forte somme. Ce faisant, le gouvernement ne fait qu’attiser le feu et envenime la situation », a souligné Justine Makponsè, enseignante à l’école de base de Togoudo. Elle renchérit comme les prédécesseurs que le gouvernement n’a pas de chance car les enseignants à la base sont déterminés. Elle conclut en invitant le gouvernement à sauver l’année, car selon elle il l’a la clé de la sortie de cette crise. C’est d’ailleurs ce que pense Victorin Akpo, enseignant à l’Epp Sikè Sud à Cotonou. Exprimant sa désolation face à l’attitude de l’intersyndicale, il a fait observer que cette situation a motivé davantage les enseignants à la base. « Nous sommes des combattants nés » a-t-il précisé, pour montrer toute leur détermination. Face à cette détermination de la base, le gouvernement doit jouer la carte de l’apaisement à travers un dialogue franc pour une sortie de la crise
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