Laurent Mètongnon et ses co-accusés dans l’affaire dite du placement hasardeux de fonds à la Banque internationale du Bénin, ont comparu hier mardi 13 mars 2018 au tribunal de première instance de première classe de Cotonou. L’audience n’a malheureusement pas eu lieu. Elle a été suspendue au motif de la grève de l’Union nationale des magistrats du Bénin. Mais chose curieuse, c’est après une première audience qui portait sur le dossier des faux médicaments vidée par le tribunal correctionnel du flagrant délit, que le report du dossier de Mètongnon a été décidé. L’un des avocats des prévenus y voit une manipulation politique.
Le procès des prévenus dans l’affaire Cnss/Bibe est reporté au 20 mars 2017. Aboubakar Baparapé avocat de Laurent Mètongnon, a donc exprimé son mécontentement de ce report d’audience dans l’affaire dite de placements hasardeux de fonds à la Banque internationale du Bénin. Il considère que le secrétaire général de la Fésyntra-Finance, Laurent Mètongnon, est un détenu politique qui n’a pas sa place en prison. Une raison qui explique sa prise de position face au report prononcé par le juge en charge du dossier.
Pourquoi avoir laissé une première audience se dérouler et décider du report de la deuxième qui concerne Laurent Mètongnon, s’est-il demandé. La décision du report de l’audience de Mètongnon et co-accusés a été notifiée aux avocats par le tribunal, suite aux injonctions du bureau de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). Ce syndicat selon le juge Rodolphe Azo, a rappelé le mot d’ordre de grève en cours avec injonction de surseoir à l’audience.
« Nous avons décidé de finir tous les dossiers inscrits au rôle du tribunal, mais après le premier dossier, le bureau politique de l’Unamab est venu nous rappeler le mot d’ordre de grève en cours, la procédure va s’arrêter… », a notifié à l’assistance le juge Rodolphe Azo, ‘’la mort dans l’âme’’.
Violation des droits de l’homme
Aboubakar Baparapé apprécie : « Ce report viole les droits de l’homme ». Et il s’en offusque soulignant que l’Unamab est dans ses prérogatives en rappelant ses militants qui brisent la grève à l’ordre. Il s’agit visiblement d’une manifestation politique et l’avocat n’a pas caché son sentiment à propos. Il a fait savoir que : « C’est une suspension discriminatoire », de nature à démobiliser l’ardeur des militants de la défense des droits de l’homme. Mais un militant ne se décourage pas selon les propos de Aboubakar Baparapé, très confiant de la victoire aux prix des difficultés actuelles. Car, chaque jour les autorités prennent des actes tendant à restreindre les libertés de manifestation et piétinent la constitution. Et il faut lutter pour reconstituer les libertés, au risque de périr d’après l’avocat
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